J'ai bien dormi jusqu'à la prise de mon quart. Nous sommes près du but, mais, la nuit, quand on ne connait pas et qu'on a pas les cartes précises, l'entrée dans un port peut s'avérer périlleuse. Bien sûr, il y a un balisage lumineux qui normalement guide à bon port mais si on ne sais pas de quel côté il faut chercher, il est très difficile de ne pas confondre avec des feux tricolores ou des enseignes lumineuses, surtout quand le temps est à la pluie, au brouillard.

Du coup, je ralentis du mieux que je peux pour tenter d'arriver avec le jour. C'est sans compter avec la météo. Malgré les 2 ris pris dans la grand-voile, malgré le fait que j'ai tout enroulé le génois, le bateau avance a plus de 10 noeuds. Un grain s'est invité sans vergogne à cette fête que devait être le terme de ce périple caribéen . Le vent vient de l'arrière et pousse au maximum. Pour le contrer, j'essaye de border la grand voile (la mettre parallèle au bateau) afin que le vent porte sur le moins de surface possible. Bingo! le bateau redescend à 5 noeuds. il y a une petite chance pour que nous arrivions peu avant le lever du soleil.

Quand Simon prend son quart, les lumières de la Martinique sont visibles déjà depuis minuit et demi, il est 3 heures. Je reste avec lui pour guetter le moment où il y aura du réseau. Je fais tout de même un petit somme dans le carré. Plus tôt on aura accès à internet, plus tôt j'obtiendrai les cartes précises pour entrer au port du Marin. Le réseau vient mais par moment, petit à petit. 40mn avant l'arrivée, j'obtiens enfin les informations indispensables et la carte précise du port du Marin. Nous abattons la grand voile et rentrons au moteur tout doucement . Une pluie violente et un vent fort contrarient notre entrée, brouillant la vue et les lunettes pour l'une et faisant dériver le bateau pour l'autre. Nous sommes très concentrés malgré la fatigue. Nous jetons l'ancre dans la baie, le port ne repondant pas à nos appel radio ou téléphoniques. Avec un peu de soleil l'endroit paraît paradisiaque plage de sable blanc et cocotiers...

En attendant 8h30 heure où sur le papier d'internet la capitainetrie devrait ouvrir, nous prenons notre petit déjeuner pendant que le déluge s'abat sur Le Marin et sur nous même par la même occasion.

Nous apprenons que finalement le port est fermé jusqu'à demain, c'est dimanche. Nous bougeons pour aller jeter l'ancre dans un endroit plus approprié. Nous sommes trop près du chenal et du bateau qui est derrière nous.

Il y a beaucoup de vent et l'ancre pourrait déraper. Nous choisissons un endroit près des catamarans mais il y a un banc de sable avec peu de fond et l'ancre ne tiens pas. Nous revenons un peu en arrière et tentons encore notre chance. Le bateau semble tenir.

Nous nous occupons chacun de notre côté.

Je donne quelques coups de fil et messages à la famille, fais ma toilette. Puis j'essaye de travailler sur l'ordinateur mais en vain. Tout ce que je fais foire. C'est bien la peine d'avoir 2 fils informaticiens et être aussi nul.

Je prépare un genre de potée chou, patate oignon et poulet boucané qui se laisse bien manger à midi.

Le temps s'améliore, autour de nous des plaisanciers se baignent. Le soleil prend le dessus.

Je me remets sur un winch qui nous a joué des tours pendant le trajet depuis la Guyane. Je cherche un long moment ce qui est la cause de son dysfonctionnement.Après l'avoir monté et démonté 3 fous, il semble réparé. L'usage avec le génois testera plus radicalement le travail fait. On imagine pas la force d'une voile gonflée.

Puis je retourne à mon blog et sur l'ordinateur. Je peste tant et plus car je pensais que ce serait plus facile🤪. Finalement je me retranche sur mon téléphone pour écrire ma bafouille du jour

Le soir nous dégustons un gratin de pâtes et une salade tomate concombre devant un coucher de soleil fastueux, le plus beau du voyage jusque là.