Pendant mon sommeil, j'ai entendu un bruit de câble qui vibre et le cri d'un oiseau. A ma prise de quart, Simon me raconte qu'un oiseau a été happé par l'éolienne. Depuis elle ne tourne plus. C'est la deuxième fois qu'un oiseau est blessé voir tué par elle. Il faudra peindre les extrémités des pales en orange fluorescent ainsi que le milieu. Après un quart calme et mon deuxième repos tranquille, je me lève au moment où nous arrivons vers l'île de la Barbade.Elle est encore toute éclairée,le jour se lève à peine. Il ne semble pas y avoir de hauts reliefs, juste des collines. Simon va se reposer, je me rends compte qu'on s'écarte de la route et n'arrive pas à régler le cap-horn.Je mets le pilote automatique car il y a beaucoup de lumières devant donc des bateaux de pêche net des paquebots de croisière.vDavid nous avait dit qu'à la Barbade tout est prévu pour les croisièristes mais pas pour les plaisanciers. Il y a déjà 2 énormes nefs dans le port

, une

en attente devant la ville, un qui est parti il y a peu à l'ouest et 2 qui arrivent. A première vue, rien ne me donne envie d'aller la visiter. Tout semble construit sur la côte, il n'y a pas de relief époustouflant. Elle doit avoir ses charmes mais elle ne les expose pas. Nous la longeons jusqu'au début d'après midi sans problème, je fais mes activités habituelles, sauf la douche que je prends dans le bateau vu qu'on est presque arrivé et que les réservoirs sont quasiment pleins. L'après midi s'annonce plus sombre,v'là mer est bleu violet comme l'encre de mon école primaire. Les grains défilent à l'horizon et se font menaçants. A 16h30 nous prenons les ris, le vent se calme dans un premier temps puis souffle de plus en plus fort, nous avançons à plus de 10 noeuds. Nous allons arriver devant Le Marin en Martinique dans la nuit. Soit nous jetterons l'ancre si c'est possible soit nous tournerons en attendant le matin pour aller au port.

Tout est gris et noir, les grains se succèdent à l'horizon mais nous épargnent pour le moment. Un petit repas de crêpes nous réconforte pour la soirée et la nuit qui se profile.

Nous avons diminué la voilure pour parer à toute éventualité et pour arriver le plus tard possible. Je rentre les derniers points sur le routeur pour l'arrivée.

La lune chasse les nuages menaçants nous redonnant l'espoir d'une fin tranquille comme l'a été jusqu'ici cette traversée

A 20h nous sommes à 45 miles nautiques du Marin. Nous devrions arriver vers 3 ou 4h du matin, c'est pas génial comme heure pour arriver, surtout un dimanche.

Nous faisons tourner le moteur pour recharger les batteries avant que j'aille me coucher. Je dors en voisin du moteur et sur la chaudière d'eau chaude qui fonctionne quand le moteur tourne. C'est la fournaise assurée si ça tourne quand j'y suis. Je vais me coucher comme d'habitude, laissant à Simon le soin d'assurer le premier quart.