-------- Message d'origine --------
De : "Robert Cléaud"
Envoyé : 29 mars 2022 21:10:00 GMT-04:00
À : tracking@esperluette-design21.travelmap.io
Cc : .
Objet : Mardi 29 Mars 2022
La nuit est très stressante car le pilote dysfonctionne énormément. Nous devons abattre la grand voile car les empanages involontaires se succèdent jusqu'à ce que le frein de nome lâche et nous constatons que le coulisseau du haut est cassé. Nous tangonnons et mettons le génois seul,les choses s'améliorent légèrement mais nous avançons en zigzag, le pilote dérivant de 100 degres de part et d'autre du cap à tenir. La vitesse est réduite à 3-4 noeuds.
Nous croisons des cargos , à chaque fois c'est l'angoisse car du fait de ces zigzags, il est difficile d'évaluer si nous allons vers une collision où si ça passe.
Épuisés car nous dormons peu et mal, nous tenons ainsi jusqu'au petit matin. Avec le vent et le soleil, le pilote est un peu plus efficient, de même que quand nous allumons le moteur la nuit pour le recharge des batteries. Apparemment, la batterie qui alimente le pilote rend l'âme. Cahin caha nous avançons, parfois bon train quand l'allure est vent de travers et les vagues porteuses, parfois très lentement, ballotés alors par des vagues de 2m. Pendant la sieste, la ligne que Simon avait laissé à la traîne depuis la veille s'emballe. Une belle touche. Je préviens Simon qui se repose dans sa cabine et l'attelle à ferrer et ramener le poisson. Au loin c'est une belle bête verte, probablement une dorade coriphène.Simon me rejoint et prend la gaffe crochet au cas où il serait trop gros à remonter avec la ligne. Il ralentit le bateau en enroulant une partie du génois pour diminuer la tension sur la ligne. Après une bonne demi heure de lutte, le spoisson est tout
près
du bateau. Simon le remonte par le fil de la ligne et le fait basculer dans le cockpit. Le poisson se détache seul de l'hameçon, il était temps mais cette fois nous l'avons. La dorade fait environ 3kg. Une fois défaite, il reste 1kg de filet de quoi faire 2 ou 3 repas plus une soupe avec les restes. Ça nous occupe bien 2 à 3 heures l'après midi, de quoi oublier nos soucis.
A 17h30 nous sommes à 65 miles nautiques de l'île. Nous allons devoir faire encore une nuit de quarts.
Ce soir repas de dorade, soupe et filets sautés et citron.
Le vent vient de travers, nous enlevons le tangon et déployons un peu plus le génois. Nous retrouvons un peu de vitesse et devrions arriver en fin de nuit.
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Envoyé de mon appareil Android avec K-9 Mail. Veuillez excuser ma brièveté.
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