La nuit a été stressante du fait du pilote qui fonctionne de façon complètement aberrante. Nous avançons uniquement avec une partie du génois . Lorsque nous devions du cap, asur bâbord ou sur tribord, pour corriger la trajectoire nous modifions sur le pilote la direction exprimée en degrés de 0 à 360. Parfois pour corriger de tout petits écarts il nous faut ajouter ou enlever jusqu'à 40 ou 50 degrés pour que le bateau réagisse. D'autrefois, il suffit d'un degrés de plus ou de moins pour inverser la tendance. Il faut sans cesse faire des aller retour entre la table de navigation et le cockpit. Par ailleurs, les vagues sont hautes et agressives. Un peu dans tous les sens elle s poussent ou viennent heurteru par le travers le bateau. Certaines deferlent dans le cockpit heureusement vide a ce moment là. Le hublot de ma cabine qui donne sur le cockpit est fermé car il était fort probable que ça arrive. Sinon, c'est la douche pendant le sommeil.

Nous arrivons à l'isla Mujeres vers 7h30 le matin. Simon me rejoint pour aller jeter l'ancre dans une anse protégée. Le trajet pour y accéder est bien balisé mais il faut être attentif car il y a peu d'eau et pour accéder à l'anse nous devons passer a 30m de la plage d'un hôtel. Nous enroulons le génois à la première balise et avançons au moteur. Du coup le pilote répond a peu près correctement. Heureusement car nous sommes entourés d'une nuées de navettes, ferrys qui relient l'île à Cancun toute proche.

L'anse est bordée d'hôtels de luxe, aux plages paysagées de cocotiers, de pagodes aux toits de chaume et de jetées en bois sur la mer, façon vacances paradisiaques vendues dans les catalogues. Puis tout un tas de jetées parfois en ruine, parfois toutes neuves car ce sont des marinas privées avec leur lot de yachts à moteur. Il y a aussi des gares maritimes pour les diverses navettes. Puis ce sont des pontons plus modeste de pêcheurs et d'autres pour des bars ou des restaurants.

Nous jetons l'ancre proche de la route principale, suivant ainsi les indications que notre ami français nous a fourni à Cienfuegos. Nous sommes a l'abri de la houle mais pas du vent qui souffle fort (entre 25 et 20 noeuds). Après le petit déjeuner, Simon prépare l'annexe pendant que je fais ma toilette, cette fois à l'eau douce car je suis couvert d'une fine couche de sel. Puis nous faisons une prévisions des repas pour le temps a Cuba et celui du voyage jusqu'aux Açores. Nous aurons besoin de 2 voyages pour tout ramener au bateau. Nous partons avec 3 grands sacs de courses, mon sac à dos de 40 l vide , un sac a dos de randonnée pour Simon. Nous savons où se trouve le supermarché Chedraoui, équivalent de l'Intermarché français. Nous partons sur l'annexe a 13h en quête d'un restaurant sur la route avec en phantasme un steak frites. Nous nous arrêtons à un ponton de bois qui donne sur un bar. Le patron laisse libre accès au ponton, aux toilettes et ne voit aucun problème à ce que nous laissons notre annexe ici.

Nous déposons nos ordures dans un conteneur au bord de la route. C'est très passager mais ce sont des espèces de voitures comme au golf visiblement de location qui domine le trafic. Sinon ce sont des scooters ou des taxis.Nous marchons sur un trottoir défoncé où il faut faire très attention où l'on met les pieds. Simon fait une chute car il a marché sur une dalle qui a basculé quand il s'est appuyé dessus. Heureusement seul l'amour propre a été blessé. Un premier restaurant nous refuse car il est en train de fermer. J'ai du mal a comprendre ce qu'on essaye de m'expliquer. Un autre est ouvert mais n'accepte que le cash dont nous sommes dépourvu, pas les carte bancaires. Un troisième nous accueil bras ouvert, le décor est simple mais chaleureux comme le serveur.

Il nous demande de nous assoir, il s'occupe de tout. Il apporte un menu en anglais. Pas de problème pour comprendre. Je choisis, en pensant à mes enfants, des burritos au boeuf. Simon fait de même. Une bière nous permet d'attendre le repas commandé. Premier constat, les tortillas sont vertes, pas blanches comme celle que nous préparions avec les enfants à partir de kits du commerce.

Deuxième constat, c'est excellent et je fais le deuil du steak frites sans regret. Nous payons le repas pour2 avec une bière et un café (un bol presque) 26€avec le service.. Nous nous rendons au supermarché. C'est effectivement bien achalandé. On trouve de tout à des prix un peu moins cher qu'en France sauf pour les fromages. Seul point noir, il y a peu de conserves cuisinées. Nous achetons quelques fruits pour ce soir et demain matin, ça nous manque depuis que nous sommes à Cuba où nous n'avons rien trouvé. A la caisse une employée vient nous aider à mettre nos courses dans nos sacs. Elle a devant elle un sac avec des pièces, des pourboires je suppose. Apparemment ici le salaire des barmen et autres personnes de service est lié au pourboire. Je n'ai malheureusement pour elle que ma carte pour payer nos courses. Nous avons 2 caddy pleins pour 190€ environ 60 kg de marchandises. Nous hélons un taxi qui vient nous prendre et charge nos bagages mais il ne prend que du cash. Nous avons du mal à nous faire comprendre. Il nous prend quand même et nous le guidons jusqu'au bar où se trouve l'annexe. Il descend et me dit pas de problème si pas de cash en me rendant une carte de visite avec ses coordonnées, nous paierons par téléphone. Au bar très anglophone mais plutôt américain nous prenons une bière. La serveuse me tend une tablette tactile où je dois choisir entre quatre taux différents. Je lui demande ce que c'est: c'est son pourboire. 2bietrs plus 10%de pourboire coûtent l'équivalent de 2€ soit 40 pesetas. A ce prix le bar est plein de Yankies qui discutent, jouent à des jeux d'adresse dans la cour car il n'y a pas de murs, juste un toit. Il y a également une piscine mais personne encore dedans. Arrivé au bateau, j'appelle le taxi qui me propose de l'appeler demain quand nous aurons fait nos courses, nous le paierons à ce moment là. Demain il faudra retirer du cash en pesetas, environs 500 pesetas soit 25€ environ , il y aura pour 360 pesetas de taxi. Nous devrons trouver un distributeur où nous pourrons retirer des us dollards pour aller à la Havane sinon ce sera trop cher.

Nous devons aussi trouver un shipchandler pour réparer la grand voile. Bref une journée bien pleine.