La fin de journée et la nuit ont été riches en événements. Tout d'abord, le calme, à l'abri de la Martinique nous remontons tranquillement les côtés sous le vent. Apres Fort de France, Saint Pierre et son histoire tragique, le Pêcheur. Pour notre plaisir et surtout celui de Nicole, une quinzaine de dauphins viennent jouer devant l'étrave du bateau. D'autres font des sauts périlleux sur les côtés.

Après la Montagne pelée, nous traversons le canal entre la Martinique et la Dominique pour rejoindre la côte au vent de la Dominique.

Là, les choses se gâtent et deviennent un enfer pour Nicole. Du vent à 25 noeuds, une mer formée avec des vagues de 2 à 3 mètres rendent toute idée de sommeil quasi impossible sur une durée suffisamment reposante. Nicole souffre du mal de mer elle prend un médicament qui le limite mais elle se sent nauséeuse tout le reste du voyage.

Elle ne peut pas descendre se mettre à l'abri dans le carré et préfère encaisser l'assaut des vagues qui régulièrement viennent taper contre la coque et envoient des paquets de mer dans le cockpit. Simon reste vers elle . Tous les deux ne dormiront quasiment pas de la nuit.

Je devais au départ aller me reposer et prendre mon quart vers 2 h du matin mais après 3/4 d'heure de sommeil impossible de tenir dans la cabine, ça bouge trop. Je monte épauler Simon pour maintenir une allure la moins inconfortable possible. Je fais des aller retour entre la table à carte et le cockpit pour gérer la navigation. Celle que nous avions passant très près de la côte, je préfère m'en éloigner à 2 miles sachant que même à cette distance la sécurité n'est pas optimale. Si un problème survient nous ne disposerons alors que de quelques dizaines de minutes pour nous en sortir. Par chance, peu de navires s'aventurent en mer avec cette météo. Même les pêcheurs ont du rester au port. Les grains succèdent aux grains avec des averses et des vents violents.

Nicole et Simon sont trempés, la nuit est fraîche pour la région.

Lorsque je suis sûr que la route est dégagée je dors 15mn dans le carré. Le moindre signe d'accélération, de gîte plus importante me tire de ma léthargie et je monte sur le pont pour redonner un peu de confort, recherche d'équilibre entre assiette et vitesse car il faut éviter que les vagues nous rattrapent et déferlent sur le bateau tout en limitant autant que possible une gite trop importante. Nous travaillons de concert avec Simon, les positions sont parfois accrobatiques.

Au lever du soleil, la météo ne s'arrange toujours pas, les vagues sont impressionnantes et parfois croisées. Nous dépassons la Dominique et il nous reste 30 miles à faire. Je fais un café dans des conditions dantesques pour tenir le coup. Marie Galante est visible à l'horizon. Nous évitons les gros grains qui s'annoncent, par chance et par calcul, en ralentissant le bateau pour laisser passer ceux qui sont devant. A l'approche des côtes, la mer se calme un peu le vent suit après. Mais la route est parsemée de bouées de pêcheurs qui signalent des casiers et parfois des filets qu'il faut éviter et contourner.

Après ce gymcana maritime nous accédons au port de Grand Bourg à l'abri des vagues. Nous jetons l'ancre dans un premier temps. Nous rejoignons la terre après toilette et petit déjeuner. Dans ce port il y a des pontons gratuits. Il n'y a ni eau ni électricité et aucune protection contre les intrusions externes. Nous nous assurons qu'il y a assez de fond pour s'y amarrer. Le bureau des douanes étant fermé et les locations de vélos étant soit surbookées soit injoignables, nous revenons au bateau pour l'amener au ponton. Le vent de travers nous aide à aponter. Nous mettons en plus des amarres une garde avant et une arrière pour que le bateau ne bouge pas

Une fois fait, je vais faire un tour en ville faire quelques photos. Je m'arrête dans un bar wifi car la connexion au bateau n'est pas terrible pour commencer l'article. Un planteur m'aidera à démarrer la narration. Il est 18h30, je retourne au bateau préparer le repas, Simon et Nicole reviennent peu après d'un tour en ville. Demain nous essayerons d'avoir des vélos. Si ce est pas possible nous reporterons à après demain et randonnerons dans le coin à la place. Un peu de natation sur la jolie plage sera sûrement au programme.