Après une bonne nuit de repos, je me lève pour aller chercher le pain à la boulangerie. Je cherche dans le village et vers l'église, il y a un marché couvert. Il y a là des producteurs de légumes et des marchands de produits locaux, rhum, sirop canne à sucre, punch variés et tissus bigarrés. Les prix sont plutôt élevés. Je trouve une main de bananes dessert pour 2€. La boulangerie n'ouvre qu'à 7h j'attends devant avec d'autres personnes qui sont en fait les vendeuses et des clients habitués de la maison. La patronne arrive avec une camionette et ouvre la boutique. Les vendeuses s'activent à installer les produits dans la vitrine réfrigérée, glaces, sandwitches divers, quiches, etc..., pendant que la patronne décharge seule son camion rempli de viennoiseries et de pains. Tout une moitié deu commerce ressemble à un restaurant. Un habitué installe une terrasse à l'extérieur. Tout ce monde discute en créole. Notre boulangère n'est pas grande. Elle est très fine mais elle a dû tempérament et n'hésite pas à remettre sèchement à leur place ceux qui ne respectent pas la file d'attente. Pour payer c'est une caisse automatique qui rend la monnaie.

De retour au ponton, je vois les pêcheurs déballer leurs prises du jour. Il y a un peu de monde mais pas trop. Apparemment ,ils préparent le poisson avant d'ouvrir la vente. Je prends mon petit déjeuner et me rends au marché. La vente en cours concerne des gros poissons de plusieurs kilos dont le prix varie selon le poids entre 20 et 50€. C'est trop pour nous trois, les acheteurs sont essentiellement des professionnels de la restauration et des familles nombreuses.Je retourne au bateau un peu déçu. Un homme frappe au bateau, c'est le maître du port, il me demande des renseignements sur le bateau et combien de temps on reste. J'appelle Simon

En fait la place ici n'est pas gratuite, elle est même plutôt chère compte tenu qu'il n'y a aucun service, c'est 23€ la nuit. Il nous donne rendez-vous au départ des navettes au service des douanes et recouvrement. C'est la communauté de communes de Grand Bourg qui gère les places. Au retour nous croisons un défilé de musiciens et de gens masqués qui viennent quêter un peu de monnaie.

Il y a beaucoup de monde au marché aux poissons qui s'étoffe autour de vendeuses ou vendeurs de légumes locaux. Je m'approche : la vente concerne des petits poissons. Je prends la file d'attente et reviens au bateau avec une vive et un poisson lion. Je tire les filets. Je dois tuer les poissons avant car ils sont vivants. Nous allons à la petite plage à côté pour nager. L'endroit est magnifique mais il n'y a pas assez de profondeur pour nager. Le temps de sécher nous rentrons. Je prépare un menu de poisson et riz, que nous mangeons avant une petite sieste. Vers 14h30 nous partons pour une randonnée fléchée le long du littoral à l'est de Grand Bourg. Elle mène à une usine sucrière encore en action.

Elle passe aussi dans la campagne agricole de Marie Galante.

C'est une terre fertile volcanique, relativement plate qui fut longtemps pourvoyeuse de nourriture pour la Guadeloupe.

Son économie s'est tournée vers le tourisme. Les paysages sont doux. Les cocotiers, grands échevelés aux vents, explosent dans l'azur tels des feux pyrotechniques verts.

La mer est turquoise sur des petites plages de sable blanc très fin.

Sur l'une d'elles, nous trouvons les traces que nous supposons être dues à des rites vaudous, peut être pour la protection des pêcheurs

D'autres arbres, déjà présents en Martinique poussent sur les bords de mer. Ils sont toxiques, des racines aux fruits, et provoquent de graves blessures si on les touche : les manceniliers. Ils sont marqués de peinture rouge et souvent une pancarte plantée a côté rappelle aux passants les dangers qu'il représente.

Nous arrivons à l'usine à sucre. Elle a l'air fantomatique et abandonnée. Des bruits de tôle qui tape au vent amplifient cette sensation.

Pourtant pleins de signes montrent qu'il y a encore de l'activité. Des panneaux expliquant son fonctionnement sont annoncés. Nous contournons toute une partie aux allures de ruines et de machines rouillées.Nous arrivons devant des machines récentes.

Une maison de gardien où somnolent un chien et le gardien, affiche les panneaux recherchés. Notre approche réveille le gardien. Il nous dit que le weekend l'usine est fermée et ne se visite pas. Il nous demande par où nous sommes arrivés et accueille avec dédain le fait que nous aimons marcher. Il nous indique comment retrouver notre chemin et nous quitte les lieux pour reprendre le chemin du retour.

Nous traversons un lotissement qui a du être un projet raté pour rejoindre notre chemin.

Nous nous arrêtons sur une plage pour prendre un petit goûter, Simon se jette à l'eau mais comme ce matin ça manque de profondeur, il dois s'éloigner de la plage. Nous sommes installés vers des barques de pêcheur. L'hôte habituel des lieu s'est arrangé son petit coin de paradis succin.

Un piège à crabe de terre me rappelle la première venue en Guadeloupe il y a trente ans. La plage est recouverte de coquillage et de squelettes de coraux.

Nous continuons notre découverte par la visite d'une ancienne propriété sucrière, datant de l'époque de l'esclavage, aujourd'hui en ruine mais réhabilité comme monument historique.

Le retour en ville en passant par un petit morceau de et nationale nous réserve la surprise de découvrir l'arbre à saucisses, d'origine africaine, qui borde une rue residencielle.

Ne trouvant pas de glacier pour satisfaire une envie de fraîcheur nous prenons finalement un apéritif de punch planteur sur le bateau. Le soir je prépare une soupe de poisson avec les restes de poissons ( arrêtes et têtes) de ce midi et des pommes de terre au four avec de l'Emmental râpé dessus et gratiné, accompagnées de charcuterie. Puis blog et au lit.