Ce matin, c'est le départ. Ce n'est pas encore la grande traversée mais c'est le prologue. Après le petit déjeuner, je vais demander un technicien pour débrancher la rallonge électrique dont la prise avait été démontée car nous n'avons pas l'adaptateur américain. Je prépare les amarres pour qu'on puisse partir en les retirant depuis le bateau et j'enlève la garde qui est une amarre qui maintient le bateau en place en la tirant de l'avant du bateau vers l'arrière ou le milieu sur le quai et de l'arrière vers l'avant ou le milieu sur le quai. C'est une sécurité. Nous avons la visite du jeune skipper espagnol venu nous saluer et nous portons la carte sim Cubacel à son ami lorsque nous avons terminé le routage météo.

Il n'y a que peu de vent et nous quittons le quai sans difficulté. Un premier arrêt à la station où nous remplissons 2 bidons de 20 l pour 10€,( 25pesos le litre) et un arrêt à la police des frontières où nos passeports sont temponés, nos têtes photographiées et le bateau visité. Apres une demi-heure où tu te demandes ce qu'on pourrait te reprocher, ils nous lâche enfin, à nous le grand large.

Premier ennuis, le pilote ne veut pas se mettre en marche. Une première inspection ne donne rien. Simon va regarder les connections électriques et les frotter un peu. A son retour le pilote se met enfin au boulot. Le cap nous amène à être au près serré, du coup c'est la cap Horn qui va mener le bateau. Heureusement qu'il est au mieux dans cette allure car le pilote se fait tirer l'oreille chaque fois qu'on a besoin de ses services et semble fatigué. Peut être un problème de faux contact, il va falloir approfondir avant la grande traversée Sinon il faudra barrerva tour de rôle pendant un mois 24h/24 . Nerveusement et physiquement ce serait épuisant.

Un petit oiseau minuscule vient se poser sur le banc a côté de moi,'ous sommes en vue de La Havane. Il s'enhardit et s'approche de moi petit à petit, finit par monter sur mon pied, mon téléphone avec lequel je lui tire le portrait,mon ventre où il se laisse caresser avant de se poser sur une filière et d'aller rendre une visite tout aussi familière à Simon pour finalement s'envoler vers la terre. Quel émouvant au revoir de cette terre attachante et pourtant difficile.

La mer est peu agitée mais la navigation au près est rude. Le réglage du cap Horn est délicat et mieux vaut ne pas trop être exigeant sur le cap, nous devrons faire avec et effectuer des virements de bord plus fréquents. Nous avançons normalement sur une moyenne de 5,5 noeuds. Nous croisons beaucoup de paquebots de croisière, certains de très près..

Nous allons vers le nord toute la journée ou presque et opérons un virement de bord à la tombée de la nuit vers l'ouest sud ouest . Esperons que nous en n'aurons pas trop dans la nuit.

Repas de midi salade riz thon, tomate oignons poivrons et celui du soir purée à la fourchette fromage râpé. Ce soit la pleine lune est de la partie et mes menaces de grains aperçues cet après midi se sont éloignées. Simon va se reposer un peu avant son quart. J'écris mon texte pour le blog en surveillant notre trajectoire.