La nuit a été moins terrible que ce que je craignais. Cependant quelques empanages involontaires ont mis à mal la grand voile, ce matin, un coulisseau est sorti du rail. Un empanage est un changement de côté de la grand voile par vent arrière.. comme le vent souffle a plein dedans, en général c'est très violent. Quand c'est prévu, on contrôle et on accompagne la voile le plus en douceur possible. C'est aussi très dangereux car la baume balaie toute qui dépasse quand elle part d'un bord sur l'autre. Nombre d' d'accident arrivent lors d'empanages incontrôlés.

Les coulisseaux sont une sorte de crochets, attachés à la voile par le biais d'oeillets, qui coulissent le long du mât dans un rail quand on l'a hisse ou qu'on l'abat .

Quand certains sortent, les autres ont plus de travail et les oeillets risquent de se déchirer.

Au fur et à mesure de la matinée, les empanages se succèdent. Plusieurs coulisseaux sont sortis du rail, il faut abattre la grand voile avant qu'elle ne se déchire. Nous mettons le génois et descendons la grand voile. Il y a un gros travail de mise en place dans le lazybag. Puis nous replaçons les coulisseaux dans le rail. La grand voile est opérationnelle si besoin.

Nous essayons de tangonner le génois sans succès, la réparation du tangon est trop fragile. Juste avec le génois qui bat un peu nous avançons bien.

Épuisés du matin, nous reprenons des forces avec un curry de dinde.

Une sieste serait bénéfique mais il fait très chaud dedans et pas d'ombre dans le cockpit, ça va être difficile de dormir.

Lorsque la sieste fut venu et le sommeil attendu, j'en fus tout détendu.

Nous changeons de Cap pour approcher l'île de sâo Joâo. Nous quittons aussi la zone de sécurité des fosses marines où les pêcheurs ne jettent pas leurs filets. Très rapidement nous croisons un petit bateau de pêche qui ne déclenche pas l'alarme. Il va falloir être vigilant.

Dès le coucher du soleil, le vent se renforce et les vagues se forment. Simon trouve que c'est moins fort qu'hier. Nous essayons de faire un gaspacho au blender mais le régulateur qui transforme le 12v en 220 ne donne pas assez de puissance. A ne faire que dans les marinas. La soupe est vaguement hachée mais en plus une vague a renversé le blender sur le plan de travail. J'en ai récupéré mais bon la cuisine en mer c'est une poésie sans nom.

Après le repas de gaspacho, sardines et petits pois, sur le cockpit la mer semble moins nerveuse qu'hier. Des éclairs signalent des orages au sud, sur les terres du Brésil. Nous croisons a quelques miles un chalutier, reconnaissable à ses lumières rouges qui indiquent qu'il chalute. Une aura lumineuse émane de Sâo Luis à l'horizon.Nous ne sommes plus qu'a 86 miles. de notre point de repère. Le cap est difficile à tenir du fait de puissants courants qui nous poussent vers le nord. Il faut sans cesse vérifier où on se situe par rapport à la destination. Ensuite il restera 9 miles à faire au moteur pour rejoindre le délicat point de mouillage qui est en eau peu profonde. Nous devons y aller très doucement en surveillant le profondimetre. Il faudra aussi dès que le réseau est accessible regarder où en sont les marées et sur une autre application les détails précis du mouillage.