Ce matin en allant à la douche, je rencontre notre intermédiaire qui me dit qu'il axpris la bouteille de gaz et que nous l'aurons ce matin. Quand je lui demande le prix, il appelle celui qui a rempli la bouteille :il demande 35€. Je proteste que c'est trop cher mais le gars au téléphone ne veut rien savoir. Je dit a notre intermédiaire qu'il aurait dû attendre que nous ayons discuté le prix avant de donner la bouteille de gaz. Je vais prendre ma douche, à mon retour le gars est vers le bateau, discutant avec Simon qui trouve aussi la note salée. Me ton monte assez rapidement, le gars menace de repartir avec la bouteille, explique qu'ici le gaz est très contrôlé, qu'ils ne peuvent en avoir qu'une fois par mois, que notre bouteille est spéciale et qu'il a dû importer de France un embout pour les remplir qu'il est le seul à le faire a Cuba et que c'est la loi du marché noir"business ils business" . Bref il est très remonté et pas disposé à baissé les prix. Je lui dit que nous ne sommes pas aussi riche qu'il le pense que son tarif est 2 à 3 fois plus cher que partout ailleurs et qu'en se comportant ainsi il tue son business. Et je lui dit que si nous avions discuté avant ça se serait mieux passé. Bref, nous sommes un peu acculés en restant poli et nous lui payons ce qu'il demande. Le vigile le plus proche reste discuter un peu, il me dit qu'il gagne 3000 pesos par mois pour 4 gardes par semaines, 2 de nuit et 2 de jour. Avec ça il doit faire vivre sa femme et ses enfants. Il peut juste payer de quoi manger et ne peut pas faire grand chose. Son salaire c'est le prix de 3kg de café (qu'il n'a pas les moyens de se payer). Il m'a d'ailleurs demandé si je ne pouvais pas lui en donner mais comme nous serons au moins 3 semaines en mer je suis au regret de refuser. Par la suite je trouve du café lyophilisé en sachets qui font son bonheur. De même le pain que je trouve sur sed indications à 80 pesos dans son village à côté de la marina est un luxe qu'il ne peut se permettre que rarement. Il a une maison et ne paie pas de loyer. Je ne sais pas si c'est une propriété où si c'est l'état qui lui a allouée.

Hier, nous avions vu que des gens venaient s'installer vers le dernier bassin désert pour le moment pour passer la journée. Nous nous demandions ce qu'il venaient faire ici car c'est pas l'idéal pour de baigner et il y a pas grand chose a faire. Mais c'est pour se détendre en famille dans un lieu propre, tondu avec de l'ombre avec en point de mire les bateaux des touristes(peu nombreux en ce moment). De toute façon la mer semble souvent démontée et la baignade dangereuse. Au cours de la discussion il me confirme l'existence du carnet de rationnement pour chaque Cubain.

Pendant que Simon tente de rendre les hublots etanches, je vais chercher du pain dans le village pas très loin en fait juste à côté de l'arrêt de bus que nous prenons pour nous rendre au Nautico, où nous avons acheté notre recharge de téléphonie. Le pain ne manque pas mais les prix sont plus élevés qu'à la marina. A midi 'ous essayons d'aller manger au restaurant italien "la Cova" mais c'est fermé jusqu'à demain. Nous allons a la "fiesta". Nous commendons du porc( boucané comme la plupart du temps dans les pays chauds), servi avec le même accompagnement que le poulet de la dernière fois, à peine plus chaud, le service se fait un peu attendre (1 h entre la commande et l'arrivée des assiettes sur la table) mais je suis d'humeur à traîner et ne rien faire et ça me convient. Simon qui a du mal attendre le supporte mais s'impatiente un peu. Une superbe vieille voiture américaine me fascine, garée sur luns parking en face de la terrasse où nous sommes installés. J'ai l'impression d'être dans un de ces thriller des années soixante avec Humphrey Bogart.

Avec un verre de vin chacun et une bouteille d'eau de source le repas nous reviens à 3€ chacun. A défaut d'être bon, ça nourrit. Retour au bateau pour manger un fruit et se faire un café. Notre vigile s'invite, il y prend goût. Le luxe est addictif.... Après midi repos sieste et lecture. Le chef de la marina vient me proposer un vol en avion , payant bien sûr mais j'ai décliné sans demander le prix. Je dois devenir un peu parano en ce qui concerne le business ici.

Peu après 2 jeunes hommes nous saluent. L'un parle très bien français et vient chercher des renseignements pour le téléphone, le change, les courses. Nous leur donnons quelques renseignements et les invitons à venir boire une bière avant de manger. Ils reviennent vers 18h30, ayant trouvé un change à 1€ pour 100 pesos et du pain qui leur à été offert et une boîte de conserve de viande. Ce sont deux jeunes Barcelonais, la trentaine, le plus jeune est ingénieur et avait jamais navigué avant, l'autre qui parle français, anglais, créole et espagnol est skipper professionnel et propriétaire d'un bateau de 9 m qu'il a dû laisser au Guatemala pendant la crise du Covid et qu'il est venu récupérer pour le vendre si possible aux Bahamas ou en Floride. A 30 ans c'est un baroudeur, il est skipper professionnel en Espagne où il fait des charter aux Baléares pendant l'été. Ayant besoin d'un travail plus à temps plein, il a émigré au Canada, travaillé dans la restauration dans des stations de Montagnes. Il a commencé une formation de pilote d'avion qui s'est arrêtée à cause du Covid. Il a plein de projet, a eu une copine qui ne supportait pas la navigation et dont il s'est séparé. Son copain un peu plus jeune parle l'anglais mais pas le français. Pour ne pas trop le marginaliser, je fais le plus d'effort possible pour parler anglais. Pour un début dans la navigation il a été servi, il souffre du mal de mer et a subit des conditions dantesques au départ. Une fille faisait partie de l'équipage, ils ont du la déposer car elle restait allongée dans la cabine refusant toute alimentation. Ils repartent dans leur bateau, nous nous reverrons demain, je leur propose d'utiliser notre partage de connexion pour appeler leur famille demain matin. Repas sur le bateau , vaisselle et blog.