Pendant la nuit, au grès des changements de cap et de vent, nous sommes passés d'une navigation vent de travers à une navigation vent arrière. Il a fallu enrouler le génois qui battait en raison des vagues de travers et qui devenait ingérable. Tout cela s'est fait sans grande difficulté. Les vagues ont grossi, la plupart viennent de l'arrière et poussent le bateau au surf. Mais à un rythme métronomique une ou deux vagues de travers couchent le bateau sur bâbord. Au petit matin nous avons fait un bon bout de chemin: + de 120 miles nautiques en 21h.

Sur les prévisions du matin des rafales à 25-30 noeuds sont annoncées pour cet après midi. Nous installons la trinquette petite voile d'avant pour ces situations. Nous prendrons deux ris au prochain changement de cap.

Repas de salade fait des restes de saucisses lentilles plus du choux rouge et de la tomate. Après manger, Simon tente de mettre en route le cap Horn mais par vent arrière c'est difficile, les empanages impromptus se succèdent, heureusement ralentis par le frein de baume. Je vais quand même vérifier la réparation faite à la fixation de la baume au mât. Elle est toujours en place mais les empanages l'ont fait bouger un peu. Ça reste à surveiller.

Même sous pilote nous subissons un ou deux empanages involontaires. Je change le point de repère pour changer le cap et affirmer l'amure babord(vent venant par babord) mais quelques temps après le vent tourne.Ca recommence. Je tends a l'aide du winch le frein de baume. Ça tient.La mer est formée, des vagues fréquentes de 1 à 2 m cèdent la place de temps en temps à des murs d'eau de 2 à 3 m qui soulève l'arrière du bateau et poussent au surf. Le soucis c'est que certaines de travers et changent brusquement la direction du bateau. C'est la cause de nos soucis avec la grand-voile.

Cependant il fait beau nous avançons à bonne allure

Tout autour du bateau des milliers de poissons volants ricochent de vague en vague par centaines. Un fou masqué nous offre la vision d'un plongeon en piqué pour attraper une proie.

Le soleil se couche tôt à l'avant du bateau vers 17h30 locale.

Pendant toute la préparation du repas et le repas nous subissons empanage sur empanage. . Simon augmenté de 5 degrés le cap pour affermir l'amure tribord. Ça tombe bien, on est en plein sur le cap du waypoint suivant, celui d'après devrait encore l'affermir plus.

Ce que je regrette aussi c'est le fait d'être obligé de naviguer à 30 miles nautiques des côtes pour éviter les filets des pêcheurs. Du coup c'est un peu comme une traversée en pleine mer, on ne voit que l'océan. La seule différence c'est que l'on devine, la nuit, les villes, grâce à leur aura de lumière.

Une fois le repas soupe sachet, pâtes au fromage rapé avalé,Simon va se reposer avant de prendre son premier quart. J'en profite pour finir mon article du jour et admirer le lever de lune.