Ce matin, je suis réveillé par le bruit de la pluie forte que la traversée d'un grain occasionne. Il est presque l'heure de la relève. Je suis vaseux entre rêve et réalité.

Sortie de la léthargie, je me lève pour aller faire le point sur la carte. Nous sommes toujours dans les eaux du Brésil au large de l'embouchure de l'Amazone. Il nous reste une centaine de miles nautiques pour entrer dans les eaux Guyanaises et 325 miles pour être à l'embouchure du Maroni.

Quand je prends mon quart, le temps est gris menaçant. Peu à peu, le ciel s'éclaircit. Je fais le portrait photographique d'un arc en ciel. Le nuages s'écartent, les vagues s'applanissent. Si je n'étais pas le fils d'un boulanger, je pourrais me prendre pour celui d'un charpentier, s'il en est. Bref le moral suit la météo. Je fais ma toilette au seau d'eau de mer ( au moins, il n'a pas de problème de connexion électrique) et prépare le petit déjeuner. Je me rends compte de mauvaises odeurs côté petit hamac et je dois jeter 2 patates talées qui commencent à pourrir. Après avoir pris l'air pour se rafraîchir dehors, je m'atelle à faire le pain. Simon établit et surveille le Cap-horn.

La matinée s'étale tranquillement jusqu'au repas de bœuf bourguignon toujours salé avec des pâtes. L'après midi se partage entre sieste, lectures. J'étais entrain d'observer les nuages se télescoper dans le ciel me disant qu'il y avait là de l'éne

rgie à revendre. Vers les 17h, même si on était pas clients, on s'est pris l'énergie sous forme de grain, on a un peu tarder à enrouler le génois. Ni le cap horn ni le pilote automatique ont pu tenir. Ils ont pris leurs baluches et débrouillez vous...

J'ai dû prendre la barre pour tenir le bateau le temps que ça passe sous la pluie. Mais là, je ne vais pas me plaindre

avec cette chaleur, ça rafraîchit et ça desale, au sens enlever le sel, son homme.

Les éléments se calment un peu. Nous pouvons manger tranquillement une omelette oignon,lard fromage. Puis nous préparons notre routage vers l'embouchure du Maroni. Simon veut se rapprocher des côtes pour bénéficier d'internet et du téléphone. Nous traçons une route directe vers le point d'arrivée qui a le mérite de nous permettre d'être proches de creek où nous pourrions jeter l'ancre la dernière nuit pour entrer de jour sur le fleuve.

Pendant son premier quart, il a essuyé un grain pluvieux mais peu venteux. Surtout, le cap choisi est calamiteux par rapport au vent, la grand voile ne cesse de battre. Il change donc de route et suis les préconisation du routeur météo.

J'ai suivi dans un demi sommeil depuis ma cabine ce qui se passait, j'ai dû fermer mon hublot pendant le grain. Je ne sais pas si nous pourrons nous arrêter avant le point d'arrivée.