Après une nuit hachée car certains oublient les décalages horaires de 5h et envoient des SMS au lever vers 7-8h en métropole donc 2-3h du matin ici, un petit déjeuner, pendant lequel une tortue marine est venue s'ébattre et brouter autour du bateau , et une douche pour s'en remettre, nous allons à terre, nous enquérir des démarches administratives d'entrée, appelées clearance, acheter du pain et des fruits. Nous apprenons qu'aujourd'hui c'est mardi Gras et férié beaucoup de services sont fermés. C'est férié mais à la discrétion des patrons et il paraît que la couleur de peau des patrons a une grande influence sur l'attribution du férié à ses employés. Je vous laisse deviner lesquels sont les plus comprehensifs. Ici, carnaval comme dans toutes les Antilles c'est très important.

Les démarches à la marina sont décevantes, il n'y a pas de place car il y a une régate importante et pleins de gens ont loué des bateaux pour la voir de près et retenus leurs place depuis longtemps.

Les agents ne s'occupent des démarches administratives que pour ceux qui ont une place et nous renvoient soit au port de commerce à 2ou 3 km, soit chez un shipchandler habilité par les douanes à faire la clearance.

Sur la jetée où nous débarquons il y a un marché mais il n'y a que des stands de bibeloteries, d'habits couleurs locales ou d'artisanat d'art.

Nous faisons un tour en ville, Simon est un peu démoralisé. Nous achetons quelques bananes dans un petit supermarché. Il y a ici plus qu'ailleurs des sortes de zones très contrastées qui se côtoient et se mélangent. On trouve des duty-free luxueuxet, à côté, des gargotes ou fleurissent des petits métiers de survie.


Il faut dire que deux cyclones, Louis en 1995 et Irma en 2017 ont laisse des cicatrices toujours très visibles voir impressionnantes quand on se promène dans la ville. Là où à Saint Barth, l'argent à permis d'effacer les dégâts, ici c'est une autre affaire. Il y a des quartiers pauvres qui rappellent Mindelo ou Saint Laurent du Maroni. Ce sont souvent des immigrés d'Haïti ou de Saint Domingue employés pour des métiers sous qualifiés.Dans ces décombres on voit souvent des superbes peintures murales , il y en a pas que sur les ruines, c'est un art très développé ici.

Nous prenons un café dans un petit bar atypique avant de retourner au bateau.Quelques rues sont plus avenantes que d'autres.Le repas de salade tomates haricots verts et pomme de terre saucisses en cocotte appelle à une sieste. Nous retournons en ville l'après midi mais en laissant l'annexe à un autre endroit sur un ponton qui a souffert lui aussi de la furie météorologique.

Nous allons au ship faire la clearance, puis nous suivons la route entre la mer et le lagon, à la recherche d'un restaurant tenu par un ami d'un fils à Simon. En route nous nous arrêtons chez un concessionnaire de moteur de bateau car Aventurine a besoin d'une révision de son moteur encore sous garantie. Pendant que Simon attend son devis je profite du passage d'un petit défilé de Carnaval.

Une des personnes qui travaille chez le concessionnaire, m'explique que d'habitude le défilé est très important, il y a des chars, devancés par des compagnies de dance, avec soit des groupes soit des DJ dont la musique diffusée par des murs d'enceintes est si forte qu'il est insupportable de rester à côté. L'organisation jouit d'un budget impressionnant 300.000€. cette année le défilé à été interdit jusqu'au week-end dernier. J'assiste en fait à une improvisation de dernière minute.

Nous traversons un quartier pauvre, des jeunes vendent à la sauvette de l'eau de coco. Des enfants, au milieu d'une circulation dense en raison du défilé qui ralentit le trafic, s'éclatent sur des vélos sans frein, se faufilant entre les voitures en toute inconscience, se défiant à qui fera la roue arrière la plus longue. Quelques fois ils frôlent l'accident mais ne semblent pas s'en émouvoir.

De toutes les boutiques s'échappent des musiques au accents plutôt portoricains ou Cubains que crachent des ampli wifi.

Nous atteignons les restaurant mais renseignements pris ce est pas ici celui de l'ami du fils de Simon.

Nous faisons demi tour en direction de l'annexe. Je suis un peu inquiet car la nuit va tomber avant la fin de notre retour et nous n'avons aucune idée de la possibilité de se faire agresser ou non sur le chemin. A peine avons nous fait 100m qu'un monsieur sortant sa voiture de sa cour nous invite va à monter avec lui pour nous ce ramener en ville. Il nous a vu marcher en ville puis depuis sa maison et il est sorti exprès pour nous véhiculer gratuitement. En route il me parle des dévastations des cyclones Louis et Irma en 1995 et 2017 respectivement. Il nous raconte qu'il a fait des spectacles en tant qu'avaleur de sabres dans sa jeunesse, il en a fait un à l'occasion de la venue de Giscard en tant que président de la République. A l'époque il gagnait l'équivalent de 200€ pour 15 mn de spectacle. Il me montre un établissement où s'est arrêté le cortège du carnaval en expliquant qu'il appartient au maire de la ville. Ce maire, si j'ai bien compris, doit faire partie où être à la tête du gouvernement local nommé par le préfet. Notre chauffeur ne semble pas satisfait du travail de cet édile qui est issu d'une famille qui truste le fauteuil de la mairie depuis plusieurs générations. Il nous dépose près de la plage où nous attend l'annexe. Nous le remercions chaleureusement alors qu'il fait demi-tour pour rentrer chez lui.

Au bateau, apéro coucher de soleil repas et blog comme d'habitude.