Simon m'a laissé dormir 3h cette nuit, lui n'a pas dormi. Ce matin, dès le lever du jour nous recevons des conseils du patron du chantier naval où l'on a préparé le bateau à Sète. Il nous conseille de sécuriser le mât et de descendre le génois et au besoin de monter au mât pour y parvenir.

Nous securisons le mât en accrochant la drisse de spi et le hale-haut de tangon au davier et en les tendant avec un winch. Puis nous tendons l'etaie largable pour tirer le mât vers avant. Enfin nous descendons le génois avec la drisse sans difficulté et l'étalons sur babord et la securisons avec des boutes. Il dépasse de 2 mètres à l'arrière du bateau

Nous l'attachons au portique pour qu'elle ne casse pas.

Enfin quand tout est sécurisé,nous montons le génois endraillé sur l'etai largable, nous prenons 1 ris pour alléger la pression sur le mât et reprenons la route. Nous avons eu de la chance que le mât ne nous tombe pas sur la tête.

Nous sommes à 1000 miles nautiques de Horta aux Açores. Il faut que tout tienne. La fin de cette traversée est véritablement éprouvante. Les galères s'accumulent et nous en avons subi 2 majeurs.

Pour le moment tout va bien, le bateau avance, le cap Horn nous conduit. Seul le cap n'est pas bon, le vent ayant tourné.

Après le repas, le repos, j'en profite pour faire ma toilette, le luxe c'est le soleil et la chaleur de la mi+ journée. Simon n'arrive pas à dormir, quand il revient je vais me reposer dans la carré où je roupille une bonne heure.

Nous essayons de calculer le meilleurs moment pour faire un virement de bord mais au près serré ce n'est jamais très intéressant, on fait du sur-place. On attend de voir quel sera le futur point a atteindre donné par Michel. En attendant on va quand même vers l'est, même si c'est du nord est (60 degrés). Notre cap est un peu au nord des Açores. Mais en voile, la route la plus rapide est rarement la plus directe.

Nous avons changé de fuseau horaire donc d'heure, nous n'avons plus que 3h de retard sur la France. Au Açores ce sera 2 heures. Les communications s'en trouveront facilitées.Je garde l'espoir que la série noire s'arrête

Mes craintes avant cette traversée n'étaient pas infondées. Tous les tours-du-mondistes que nous avons rencontrés nous ont raconté des galères du même acabit ( perte du gouvernail, dematage, etc,etc...). Ils ont fait comme nous, ils se sont battus contre l'adversité, ont trouvé des solutions alternatives pour avancer et arriver à destination.( Nous n'y sommes pas encore....😣).

Pendant que nous repartons les dégâts et sur le jour avant et après nous avons croisé une douzaine de cargos, nous n'avions pas vu de bateau depuis les Bermudes. C'était en même temps rassurant car nous pouvions les joindre à la vhf et en même temps inquiétant car nous ne pouvions pas manoeuvrer en cas de nécessité.

Simon se repose avant son quart, il n'a pas dormi depuis 36h. Je ne vais pas trainer pour aller me coucher dès qu'il le prendra.