Nuit très inconfortable mais j'ai dormi un peu, petit déjeuner sportif, pas de toilette à l'eau de mer, je mise sur une douche à Jacaré. Je me sens salé comme la morue portugaise..

Vers 6-7h je vois dans le lointain 3 ou 4 navires: pétrolier, porte contenairs, cargos. La mer est déchainée, malgré 2 ris et la trinquette à l'avant, le bateau avance entre 12 et 14 noeuds dans une montagne russe de vagues nerveuses et abruptes. Ça tape, ça bouscule les équilibres précaires, les portes en bas ne tiennent plus et tapent

violemment.

Vers 8h30, j'aperçois à l'horizon, dans une brume jaunâtre comme on en voyait plus au milieu de l'océan, les prémices de la côte Brésilienne. Assez rapidement les paysages s'affirment. Les détails apparaissent, les bouées d'entrée de la rivière Paraiba où se trouve la marina de Jacaré se profilent.

Nous entrons dans le chenal. Je vérifie où en est la marée sur une application, elle commence juste à à monter.

La rivière est bordée d'endroits ydilliques avec cocotiers, plages blanches, jardins aménagés.

Nous devons la remonter 3 ou 4 miles. Pour avoir une carte précise, je dois activer l'itinerance des données sur mon téléphone.Au Cap Vert, ça m'a coûté 50€. J'espère que mon fils ne s'est pas trompé en m'informant des avantages de mon forfait car je ne peux pas attendre la wifi de la marina.

Sur le fleuve nous croisons des bateaux en forme de bus qui semblent faire la navette entre les 2 rives. En fait il s'agit de bac, taillés exprès pour accueillir juste un bus. Ils y a aussi beaucoup de pirogues avec un tout et des moteurs desquels il y a un long tube de transmission jusqu'à l'hélice. Elles transportent les personnes avec leurs fardeaux ou leurs vélos.

Nous approchons de la marina. On distingue des mars de voiliers au loin. Sur place, il y a des emplacements libres. Nous essayons d'aborder un premier ponton pour pouvoir aller à la capitainerie mais la manœuvre est loupée. Nous allions faire un tour pour recommencer quand nous apercevons une pancarte "accueil" sur le ponton suivant. Il y a des places de disponibles et un homme sur son catamaran bnous fait signe qu'on peut s'y mettre

. Mais entre le vent fort et ce que nous avions pas calculé dans notre tête bc'est que marée montante, le courant du fleuve s'inverse, il remonte et très fort. En fait il nous pousse sur les bateaux d'à côté de l'emplacement visé.Pour seul dégager Simon tente une manœuvre mais nous sommes pris dans les pendilles (cordages attachés au fond de la rivière et sur les pontons qui servent à arrimer la partie opposée au ponton) Le moteur cale, l'hélice s'est pris dans les cordages qui se sont enroulés autour. Galère... Le monsieur qui nous a fait signe vient nous donner un coup de main, il appelle Charle un adolescent sur son bateau, costaud.Ils essayent de nous tirer vers le ponton avec des cordages mais nous sommes retenus par l'hélice, impossible de le faire bouger. Charles va chercher un masque et un tubas, le monsieur du catamaran est un ancien plongeur, il a transmis son savoir à ce jeune qui semble être son beau-fils.

L'eau est trouble, verdâtre.Cjarles plonge et confirme le fait que la pendille s'est enroulée autour de l'hélice. Il ne parvient pas à la dégager à la 'main malgré les conseils de son mentor. Avec un tournevis et plusieurs essais impressionnant ncarbil resté longtemps sous l'eau il arrive à nous sortir de là. Le bateau se dégage et d'autres plaisanciers venus à notre secours le tire vers le ponton sans dégâts. Je suis en sueur d'avoir repoussé le bateau pendant tout ce temps pour éviter qu'il ne tape les autres navires et repousser toutes les parties qui avec la force du courant pourraient se tordre. Je pousse un ouf de soulagement.

Nous arrivons le bateau le nez en avant, ce qui n'est pas pratique pour monter et descendre. Nous nous préparons à aller à la capitainerie. Notre voisin nous montre où aller et nous dit de demander Nico. Nous arrivons dans une halle couverte avec une terrasse de bar ou restaurant au milieu et des boutiques et bureaux fermés pour la plupart. Il y a un comptoir d'ouvert où bdescgens s'affairent à la cuisine. Nous demandons Nico.

Une dame sort son téléphone composé un numéro et après des explications en portugais nous tend son appareil. C'est Nico, il vientdra nous voir en début d'après midi. Il nous annonce que nous ne pourrons rester car les frontières sont fermées sauf à laisser le bateau ici sous douane et a repartir en avion vers Paris pour obtenir un visa touristique de 3 mois qui nous permettrait de naviguer et découvrir ce beau pays. Il n'y a pas de liaison aérienne entre la Guyane et le Bresil. Le problème c'est que l'Uruguay et l'Argentine sont sur le même système. Impossible donc de réaliser le passage de l'Amérique par le sud. Nous choisissons de partir des réparations et avitaillement faits. Nous pouvons rester 3 jours, les autorités passent 2 fois par semaine pour vérifier les bateaux presents. Pas question de traîner, nous risquons les ennuis de paperasses et des amandes dissuasives.

Nous mangeons au restaurant des spaghettis aux crevettes. La cuisine n'est assurée par une dame du coin et un Belge wallon. Les cartes de crédit sont acceptées.

Nicolas vient se presenter à nous juste au début du repas et nous donne des précisions. Il reviendra nous voir il est pressé par un rendez-vous.

Nous faisons la connaissance de Thierry, un français qui a laissé son bateau ici sur un chantier derrière la halle et qui revient régulièrement pour le réparer et bricoler. Il faisait le même tour que nous avec sa femme et ils ont du quitter le Brésil pour la même raison.Il nous communique l'adresse d'un artisan voilier qui travaille très bien

Christophe. Nous lui envoyons un message en anglais avec l'aide de Thierry. La réponse est rapide, il viendra en début d'après midi.

Nous retournons au bateau, le repas pour 2 est a moins de 16€, boisson dessert et café compris.

Simon monte au mât pour essayer de récupérer la pièce qui hisse le génois. Apparemment c'est la drisse de trinquette qui en retombant dans le mât bloque tout. Nous arrivons à l'attraper par des sortes de trous sur les côtés du mât par où les drisses (cordages qui montent) passent pour entrer et sortir. Simon parvient à refaire passer les drisses dans les poulies et moi à les récupérer en bas du mât par les trous déjà évoqués a l'aide d'un fil métallique tordu en crochet au bout. L'artisan voilier passe pendant que nous sommes à l'œuvre. Il jette un coup d'œil et dit qu'il peut réparer mais qu'il faut défaire et plier les voiles pour qu'il les emmène dans son atelier. Il est d'origine germanique et s'exprime en anglais. J'essaye d'expliquer ce qu'il est arrivé et ce que nous souhaitons. Mon anglais laisse à désirer mais s'améliore un peu a force.Il revient demain matin prendre les voiles.

Une fois le génois plié et mis dans un sac nous démontons la grand voile mais la laissons sur la baume. Nous la descendrons demain matin. L'heure attendue de la douche est arrivée. Simon part devant, je donne quelques coups de fil. En descendant du bateau, j'ai les mains chargées je fait une chute bien involontaire sur le ponton avec réception totalement incontrôlée. Je m'en sort avec un bleu sur la cheville et une petite écorchure par contre l'amour propre est esquinté. Rien de bien méchant mais la fatigue est là. La douche fait un bien fou par cette chaleur. Nous prenons un repas au restaurant après. On nous propose un repas de rêve: Steak frite salade.nous en rêvions car pas de viande depuis notre départ de Mindelo.

Des plaisanciers de toutes nationalités viennent nous voir, faire connaissance et s'enquérir de notre provenance et destination. La plupart ont eu droit à la même difficulté due au Covid19.

Nous allons nous coucher, je suis épuisé et ma tentative d'article sur le blog s'achève par un endormissement involontaire. Il n'a pas été enregistré donc effacé. Réveillé ben sueur dans la nuit à 4 h je monte sur le pont prendre le frais et je continue l'article que j'espère pouvoir finir.

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