Je me suis endormi comme une souche en rédigeant l'article d'hier. Je me suis réveillé dans la nuit trempé de sueur, il fait très chaud dans ma cabine. Le chauffe-eau sous ma couchette marche plein pot car nous sommes branchés sur le secteur.

Je me suis levé pour m'installer à l'extérieur et continuer l'article.vers 4h30, je suis retourné dans ma cabine mais là, j'ai eu froid. Je me suis rendormi, réveil a 6h. Après le petit déjeuner nous descendons les voiles sur le ponton et les plions pour que l'artisan voilier puisse les récupérer et les emmener dans son atelier pour réparation.

Nous sommes obligés de nous mettre à l'abri, un premier grain passe. Nous appelons Christophe le voilier, il répond que nous devons attendre. En allant à la capitainerie, nous nous rendons compte que nous n'avons pas la bonne heure. Il nous faut encore enlever 2h a celle que nous avons pour être à l'heure Brésilienne : 4h d'écart avec la France.Du coup nous comprenons pourquoi il faut attendre et pourquoi la plupart des services sont fermés.

Nous retournons au bateau pour préparer les voiles pour Christophe qui doit passer les prendre ce matin. Depuis le ponton, j'aperçois sur la berge in ibis qui fouille la vase de son long bec.

Nous descendons la grand-voile sur le ponton et nous la plions. Notre voisin nous invite à boire le café sur son catamaran

C'est un homme d'origine modeste mais qui a le sens des affaires, il achète, vend, boursicote, achète des immeubles, touche à tout, hôtellerie, boîte de nuit, menuiserie, bâtiment, plongée, ambulancier. A ce titre il a travaillé auprès de Thierry Lhermitte sur le tournage d'un indien dans la ville. Il a acheté ce gros catamaran pour pêcher en mer le gros, il veut le garer devant sa maison qui est au bord de la mer plus au nord et qui veut agrandir pour la transformer en hôtel. Le bateau servira à promener la clientèle ou à l'emmener à la pêche.

Nous revenons au bateau car Christophe arrive. Il nous demander d'enlever les lattes qui servent à rigidifier la voile pour pouvoir la plier plus encore et l'emmener. Nous mettons un certain temps pour comprendre comment faire. Christophe est reparti avec le génois , il envoie son employé une heure plus tard pour récupérer la grand-voile cette fois bien pliée.Nous en avons un peu bavé pour la première mais une fois compris comment c'est fait, les autres ont été enlevées tres rapidement.

Ceci fait nous nous attaquons à la baume qui est tenue au mât par un axe, lui même bloqué par une goupille. La goupille est sensée lui éviter de perdre l'axe qui peut glisser et tomber d'un côté ou de l'autre

A regarder de plus près, cette goupille s'est cassée en 2. Le haut part facilement mais le bas est tordu et coincé. Il nous faudra temps et patience pour la dégager. Puis pour remettre l'axe en place et aligner les trous permettant à la goupille de tout traverser et de fixer bien au milieu l'axe. Je passe les détails mais ça a duré 2 heures.

Nous sommes invités à manger sur le catamaran des voisins. J'amène l'apéro, une bouteille d'eau minérale remplie avec du chardonnay de la cave de Genouilly additionné d'un fond de sirop de pamplemousse, bien frais tiré du frigo.. L'adolescent plongeur est son fils ainé, il ne va pas à l'école, il a des cours 2 heures par jour sur son téléphone. Le reste du temps son père lui apprend beaucoup de choses en bricolages et activités variées. Ici il n'y a pas besoin d'avoir un haut niveau pour sortir du lot et se faire une place au soleil.La femme de notre voisin est jeune, elle a une trentaine d'années, lui a déjà une fille de plus de quarante ans de son premier mariage.Ils ont encore un petit de 2 à 3 ans avec eux sur le bateau. C'est un personnage ce monsieur, qui se raconte bien et dont la vie est émaillée d'anecdotes positives ou négatives dont il s'est toujours sorti grâce à son sens des affaires. Certes pas un homme de gauche (il fait l'éloge du revenu moyen de 200€ mensuel des ouvriers Brésiliens) mais un bourlingueur atypique.

Notre voilier nous rejoint à la fin du repas, notre hôte sert de traducteur. En bref il y en a pour 400€ de réparation sur les voiles.

L'après midi je répare le tangon, nous enlevons et rangeons la trinquette dans son sac pour remettre le génois en place quand il sera réparé. Normalement il ramène les voiles demain après midi. Puis je remplis les reservoirs d'eau qui sont vides. Quand ça arrive, la pompe qui envoie l'eau avec pression aux robinets se met à marcher et on entend son ronronnement surtout la nuit, ce qui était le cas la nuit derniére.

Un petit coup de jet sur le bateau et un brossage de la pendilles toute boueuse des eaux du fleuve n'est pas du luxe. Ensuite nous allons à la petite épicerie de quartier, acheter des fruits, des gâteaux, des piles. Nous n'avons pas trouvé de sirop, de café ni de pain. il doit y avoir une boulangerie plus loin dans le village. Pour 4 paquets de gâteaux, des bananes, des oranges(ici elles vertes comme les citrons verts) et 8 pillés AAA pour nos frontale, 300 reales Brésilienne soit 5€ environ.

A côté de la marina il y a toujours un attroupement. En fait le Brésil manque de matériaux. Ces gens travaillent avec des masses des pics et des pioches pour récupérer différents matériaux.

Notre voisin nous a proposé de nous emmener faire nos courses dans un supermarché demain en fin d'après midi. Nous ferons notre liste d'avitaillement demain matin :15 jours de mer à prévoir. Ceci dit, nous pourrons faire des haltes en route si nécessaire, justifiant de besoins d'avitaillement, il serait possible d'être tolérés 2 ou 3 jours. Demain des anglais très sympathiques partent pour Grenada, 2300 miles nautiques directement à faire. L'équivalent de ce que nous aurons à faire pour nous rendre à Saint Laurent du Maroni nous avons pris la décision de ne pas continuer compte tenu de la situation sanitaire. Nous irons en Guyane puis aux Antilles où ce sera possible peut-être a New-York pas sûr et retour par les Açores qui sont d'après les photos que Jean m'a montré a Mindelo un véritable bijou au milieu de l'océan.

Ce soir au coucher de soleil 17h30 heure locale et sera toilette et resto pour finir.


Les ouvriers rentrent chez eux après leur travail en empruntant les pirogues taxi qui traversent le fleuve.

Nous goûtons le punch Brésilien rhum local avec citron vert sucre canne et glaçons

Repas soupe de crabes des mangroves ( onune balle de tennis avec des pattes me décrit le chef cuistot) et salade riz et crevettes sautées. 25€ pour 2 avec les cafés du matin qui étaient marqués sur notre compte.

Le Brésil est un pays en extension. En quinze ans les villes de sont dotées de gratte-ciel impressionnants. Pour moi rien que les voir me donne le vertige, c'est un enfer où je ne pourrai vivre. Je me sens bien à Jacaré.