Le temps de déjeuner, faire une toilette de chat et de tout plier sécher et ranger, je pars vers 8h30. La montée vers la caldeira est tout aussi longue. Rapidement je retrouve vent et brouillard. Seule différence, le vent est un peu moins fort. Je décide d'aller jusqu'au bord. Le chemin rejoint une toute jusqu'à un parking. Tout au bout un petit tunnel mène à une plateforme avec point de vue sur la Caldeira

Aujourd'hui tout n'est que brouillard. Un escalier rejoint le chemin qui fait le tour . Je me lance, le chemin est très étroit au début seul le côté Caldeira est en pente forte. Rapidement je marche sur un chemin de crête avec à peine un mètre de chaque côté. Parfois un peu protégé par des monticules de terre, parfois il n'y a rien .je suis trempé depuis le début et un vent violent semble monter du fond de l'ancien volcan dans tous les sens. Je suis le seul inconscient à me lancer dans cette aventure. Je ne croise personne d'autre. Mon sac à dos malgré ses qu'il soit sanglé à la ceinture et au thorax est tellement pousse violemment à certains endroits qu'il est presque sur le côté et me déséquilibre parfois jusqu'à lachute. Je marche à 4 pattes dans les endroits les moins protégés ou les sautes de vents sont très fortes. Je me suis maudit tout le long de ce chemin oujuste avant la fin, j'ai glissé sur la boue dans laquelle, fin du fin je me suis vautré. Autant dire que je suis heureux et soulagé d'arriver à l'embranchement du chemin qui me fait redescendre de cet enfer de vent et de brouillard. Seuls avantages: je n'ai pas eu le vertige car la vue est restreinte et pas eu chaud et soif. J'ai quand même beu peur à plusieurs reprises en raison des rafales de vent.

La descente s'annonce tranquille

Ça ne dure pas longtemps. Il faut bifurquer sur un petit chemin, rien de bien méchant mais les herbes hautes et humides continuent le travail d'intense hydratation du vent et du brouillard. Malgré mes chaussures de randonnée, mes chaussettes lancent des signes alarmants d'intense humidification. Je rejoins plus bas un nouveau chemin large en terre de lave. Ici toute la végétation est d'un vert fluo intenseJe quitte cette autoroute de randonnée pour suivre comme prévu les levadas qui sont un système d'irrigation qui acheminé l'eau la où c'est nécessaire.Le chemin qui les longe est détrempé, boueux,on enfonce souvent jusqu'à la cheville. Je suis boueux des genoux jusqu'aux pieds. À 1,5km du début, elle traverse un précipice d'une profondeur respectable pour quelqu'un qui a le vertige. Sur la canalisation en béton, un pont est amaménagé pas plus large qu'une personne mais suffisamment sécurisé des 2 côtés pour que je traverse sans trop stresser les 50 m qui me séparent de l'autre versant. La forêt de résineux est sombre et humide après 3km les levadas traversent quelques prés avant de finir dans un grand reservoir. J'en profite pour nettoyer un peu mes chaussures. Le chemin descente ensuite au milieu d'une forêt de résineux qui a dit subir récemment les affres d'une tempête, c'est une vrai désolation mais le service des eaux et forêts local a dégagé le sentier de randonnée.En bas de cette désolation, j'arrive sur une route puis a un carrefour. Aucune destination n'est indiquée sinon le marquage du GR que je suis donc. Mon téléphone supporte mal l'humidité alors qu'il est censé être etanche. Le gps est fantaisiste, les photos floues. Je suis la route indiquée vsur 100m et bifurque sur un petit chemin cahotique et humide malgré les protestations de mon corps qui commence à marquer des signes de fatigue.Ke monte un peu avant une descente rapide dans la caldeira d'un ancien petit volcan. Qui dit descente dit remontée. Au milieu, une réserve d'eau a ciel ouvert me permet de nettoyer mes bas de pantalon amovibles couverts de boue. La remontée de fait au milieu de la végétation typique locale, je suis dans la réserve naturelle du volcan d'El fogo. Je croise un couple de britannique avec appareil photos qui me rassure sur ce qui me reste à parcourir avant de retrouver la route.Lorsqu'enfin j'y arrive je trouve un ancien bâtiment de lavandières qui m'offre un abri pour une pause repas et boissons chaudes. Il est 13h30. Lorsque je repars revigoré, il est un peu plus de 14h30. J'arrive au milieu de maisons. Un paon est juché sur une cheminée, j'ai mis du temps a réalisé quil était vivant.

Peu après j'arrive. au parc forestier de Capelo. Il ressemble à celui où j'ai campé. J'interpelle un garde forestier qui s'apprête à partir pour lui demander si il y a un arrêt de bus pas loin. D'après mes horaires je devrai pouvoir prendre un bus pour le retour à Horta.Il m'indique par des gestes où aller et me dit que le bus doit passer vers 16h mais qu'il est pas sûr. Mon gps se fait moins fantaisiste et je trouve l'arrêt de bus. Je demande à un monsieur dans son jardin si il y a des bus pour Horta,mais il ne parle ni anglais ni français et m'indique la maison de l'artisanat juste en face de l'abri bus ou quelqu'un saura me répondre. A l'intérieur, une jeune femme m'accueille très gentiment mais elle m'explique qu'il n'y aura pas de bus ce jour en raison des fêtes religieuses.c'est férié. Elle m'appelle un taxi à ma demande. Je visite la petite boutique artisanale et trouve une carte de toutes les îles des Açores que je m'empresse d'acheter. Le taxi arrivé à point nommé et me ramène à Horta pour 20€. Sur ces deux jours, j'ai marché a peu près 45 Km, monté et descendu plus de 1000m, porté un sac à dos qui s'est considérablement alourdi par l'humidité. J'ai perdu un pull over, une cagoule en soie et un chargeur de téléphone. Je suis quand même satisfait d'avoir parcouru le chemin que j'avais décidé de faire car j'ai douté à plusieurs reprises d'être en état de le faire. J'ai maudit mille fois la météo et la boue. Le chauffage a marché à fond dans le bateau pour faire sécher les affaires. Une douche chaude et un thé brulant m'ont remis à peu près en état. Le peu de vin pris pendant le repas fait maison(offert à mon arrivé par mon voisin allemand) m'a plongé dans les bras de Morphée avant d'avoir eu le temps de finir le récit de cette sortie.