Cette nuit, pour éviter de viderla batterie, nous coupons le frigo pour la nuit, en limitant la consommation, on évite de mettre le moteur et on économise le gasoil. Il nous reste environ 80l de gasoil sur les 240 au départ soit 1/3. Il nous reste 2/3 de la route a faire. Si nous voulons conserver la possibilité de recharger la batterie 1h ou 2 par jour, il faut compter entre 1,3 a 1,5 l par heure, sur 20 jours de 26 à 30 l, plus 10 l de réserve pour l'arrivée au port, il nous reste 40l utilisables en cas de manque de vent a la consommation moyenne de 1,8 l heure soit un peu moins de 24h (22h et 12mn). Si nous rencontrons des zone sans vent, l'attente peut être longue.Il y a une corrélation, temps, énergie, communication, nourriture qui fait surface et devient source d'inquiétude. La seule chose à laquelle nous pouvons nous raccrocher c'est qu'il y a 2 siècles, les bateaux marchaient sans moteur et arrivaient parfois à destination. Ils avaient des cartes papie

rs,

nous en avons quelques unes mais pas celle qui permettrait de traverser l'océan à l'estime, c'est a dire en notant toutes les 2 heures vitesse et direction du bateau.

Autre soucis , si plus d'énergie, plus de communication donc plus de routage météo ni de communication avec ses proches. Avec cette équation, il n'est pas facile de trouver sereinement le sommeil.

Toujours dans le cadre des économies énergie, aujourd'hui nous prenons la barre sur des périodes de 2h, a raison d'une demi heure chacun. C'est fatiguant nerveusement et physiquement, ça demande concentration et les actions sur la barre demandent de la force pour contrer l'effet des vagues de travers ou encore celui de la dérive qui s'oppose à l'effet du vent.Nous barrons au total 5 à 6h dans la journée. Le vent et les vagues se calment vers 16h. Le soir, Simon propose d'essayer le cap Horn, je suis septique nous avons toute la voilure et nous sommes grand largue. Contre toute attente, nous arrivons à ce qu'il conduise le bateau sur un meilleur cap que nous et à une vitesse qui oscille entre 4 et 7 noeuds. Nous avions prévu de barrer avant la nuit pour garder la batterie pour la nuit, le cap Horn nous permet de nous reposer et de manger.

En parlant de se restreindre, il va falloir aussi que je fasse plus court, histoire d'économiser ma batterie de téléphone et d'avoir moins souvent besoin de le recharger.

Autant le matin et une bonne partie de l'après-midi ont été gris, mer gris métallisé, ciel gris couvert, autant à partir de l'accalmie, qui a été soudaine, nous naviguons sous un ciel bleu jusqu'au coucher du soleil. Dans la nuit et demain il faut s'attendre à n'a plus avoir beaucoup de vent d'après les prévisions. Encore un sujet d'inquiétude.

Dès que le soleil se couche, je coupe le frigo, nous faisons tourner lemoteur pour recharger les batteries pour la nuit, en espérant que le cap Horn tiendra la route le plus longtemps possible, mais sans vent, plus rien ne tient.

D'ailleurs le cap Horn nous lâche au coucher du soleil, nous allumons le moteur pour recharger les batteries. Nous aviserons pour la nuit.