Ce matin, il fait beau, je me prépare tranquillement à aller faire des courses au marché. Au ponton, je retrouve Christian qui a déposé sa femmeTan partie au marché. Nous parlons de notre prochain voyage à Kourou, de bricolage et autres petites choses. Il me demande d'aller les chercher sur leur bateau quand nous partirons et me conseille d'emmener la batterie du moteur électrique dans la voiture avec nous. J'achète quelques tomates, des bananes dessert, ce que je pense être des mangues mais de sont des papayes,

et enfin après le repas au ti pic kreol je trouve des calalou ou gombo aux antilles.

La marina est fermée on ne sais pas jusqu'à quand. David m'as juste confié sa fatigue et son besoin de repos.

Je retrouve Tan a mon retour en train de faire du jygong, mouvements de gymnastique douce asiatique en restant sur place. Je lui propose de la ramener à son bateau. En route elle me raconte que le soir du restaurant créolependant que nous mangions, ils se sont fait voler le carburant de l'annexe. Ils ne veulent plus sortir les soirs. Ils m'invite au café. Je rentre au bateau et prépare comme on me l'a conseillé les calalou: 3mn dans une eau frémissante pas plus et on les mangé en vinaigrette comme les asperges. Je surveille de près la cuisson car je suis averti que trop cuits ils deviennent gluants. Je vérifie leur dureté avec une fourchette. Passés à l'eau froide ils sont prêts à être dégustés. Je suis bluffé, leur goût est proche de l'asperge, avec une pointe de haricot vert, on peu laisser le pédoncule ou le manger, sur toutes celles que j'ai fait cuire, une seule s'est ramollie.limite gluante. En fait c'est l'intérieur qui se liquéfie.Je me suis régalé. Après le repas, je vais prendre le café sur le bateau de Tan et Christian. Ils m'accueillent dans le cockpit.Tan est d'origine vietnamienne née à Paris, sa famille tenait un restaurant. Christian a des ancêtres au 15eme siècle au Mont Saint Vincent. Il y a des maisons de famille à Lournant, à Salornay sur Guie, plus précisément à l'effondrée, et la Grenouille.

Sa famille vit au quatre coins du monde. Mais, avant COVID, se réunissaient régulièrement autour d'un repas, les descendants de ces ancêtres du mont Saint Vincent. Tan et Christian ont effectué une bonne partie de leur tour du monde. Ça fait 7 années qu'ils naviguent sur les mers. Naufragés du COVID, ils ont laissé leur bateau a Saint Laurent du Maroni au début de la pandémie. Tan a un fils qui est kinésithérapeute. Il est a Cayenne, naufragé lui aussi du COVID avec sa compagne. Ils s'étaient préparés pour le tour de l'Amérique du Sud en vélo. La maladie a mis à mal leur projet. Ils sont rentrés d'abord en France puis revenus ici pour partir dès que possible.

Un grain s'annonce. Après la visite du bateau, je prends conger. J'ai prévu d'aller faire la ballade que je n'ai pu finir hier. Je commence sous la pluie mais après 30mn elle s'arrête, je peux enlever le poncho . Je sors de la ville et longe la route N1,sur une piste cyclable, qui mène à Kourou et Cayenne. C'est la forêt déjà avec des constructions de tous genres à l'orée où elle a été défrichée.

A mi-chemin, je quitte la nationale pour rejoindre le village de Paddock par un petite route. C'est toujours la forêt, les constructions vont se la lasure à la villa grand luxe

Je fais un petit détour par la crique des vampires. Vais je le faire dévorer par les moustiques ? En fait je rentre dans le quartier amérindien. Il y a plus de grille , de haies ou tout autre élément pour affirmer ou protéger la propriété. Certaine maisons sont plus des carnets que des appartements, les hamacs sont suspendus à l'abris des intempéries mais pas des regards, les maisons sont ouvertes. Les gens sont nonchalants mais vous saluent d'un bonjour sincère. Les cultures de papayes

De bananesDe noix de coco

de mangues

entourent les maisons ou cases, il y a des batiments qui semblent communautaires.

Un chien sympathique vient me saluer

Le quartier est sur les bords du fleuve. C'est très fleuri

Je reviens sur la route, marqué par ce contraste entre la peur du vol en ville où tout est barricadé et cette espace paisible, insouciant, ouvert aux vents et décrit comme un quartier sans problème. La vie y semble communautaire, il y a du monde un peu partout dans le quartier. Peu à peu, les protections antivol réapparaissent. Des pirogues attendent dans une crique et les vestiges d'une case typique bordent la route

Un carbet particulier attire mon attention

Je reviens vers la Marina et m'arrête pour boire un jus de fruits.

A ce propos hier j'ai écrit des bétises. Le jus venait d'un fruit appelé le cupuaçu, qui est une cabosse de la famille du cacao, rien à voir avec l'ananas. Il faut trés longtemps pour en extraire le jus.

Aujourd'hui je prends un jus de bananes citrons vertsAvant de retourner au bateau je regarde un groupe d'enfants travailler tous les soirs pendant des heures sous la conduite d'un adultes diverses chorégraphie, avec pour certain(es),un talent indéniable et une grâce naturelle. J'ai fait une petite vidéo mais voulant être discret, je n'ai pas contrôlé le visuel : mon doigt est devant l'objectif, aucun intérêt à regarder. Je retourne au bateau où la pluie me gardera à l'intérieur jusqu'au coucher.