La nuit s'est passée, penchée, bruyante, mais j'ai réussi à dormir un peu. Au petit matin nous remettons toute la grand voile et ajoutons le reste du génois, le bateau n'avançant plus guère et tapant dans les vagues. Il retrouve un peu d'allure. Nous prenons le petit déjeuner en récupérant des morceaux de pain sans moisi. Simon en fait ce matin. Nous n'en avons plus d'avance.

Une envie de farniente me pousse à la lecture suivi d'une sieste sur pont. A mon réveil Simon descend dans le bateau. Je m'installe à l'arrière ou le panneau solaire offre un abri ombragé et m'allonge pour un réveil en douceur. Soudain, je suis surpris de voir des cubes de polystyrène expansé tout autour du voilier. Nous sommes entourés de filets de pêcheur. Au loin deux navire de pêche typiques locaux semblent aux aguets. J'appelle Simon et lui explique la situation. La stupeur passée, nous nous rendons compte que par chance, nous n'avons rien accroché. Mais nous ne sommes pas sortis d'affaire pour autant. C'est au total une dizaine de lignes de cubes de polystyrène qu'il faut traverser. Je suis debout sur le siège arrière, je tiens la barre d'une main et je me tiens avec l'autre main à la rambarde pour voir ce qu'il y a devant le bateau, Simon me guide assis sur bâbord. Il a fallu viser puis esquiver en abattant ces cubes. Ça a duré une éternité. En pl

us en

point de mire à l'horizon, un autre bateau comme une promesse de recommencement. Nous nous en sortons sans dégât, le bateau suivant est en fait un pêcheur à la ligne qui n'a pas de filet.

Une fois cette zone passée, nous arrivons sur des bas fonds et les pêcheurs n'y jettent pas leurs filets. Nous sommes tranquilles pour un moment. Après le repas (salades de choux tomates oignons et restes du mérou d'hier, un après midi sieste s'impose. Simon règle le pilote et me demande de diminuer de 10degres le cap. Je refais un peu de lecture, une siestounette, et je me lance dans la confection d'un pain, celui de Simon n'a pas monté nous en avons mangé la moitié ce midi.

Il est l'heure de faire le point. Lorsque je m'installe à la table à carte, je m'aperçois que nous avons déviés de plus de 5 miles nautiques par rapport à la route qui mène au point de repère choisi. Le cap pour le rejoindre est impossible avec le vent. Le bateau est presque à l'arrêt. Je le relance et essaye d'infléchir un maximum sans trop perdre de vitesse le cap vers le waypoint. Ce n'est pas très grave car nous cherchons à rejoindre une ligne tracée par un ancien possesseur de la carte qui a du passé par là . C'est la seule indications que nous avons trouvée sur la distance à laquelle il faut traverser l'embouchure du mastodonte pour bénéficier des courants favorables qui sont très puissants.

Après le repas de boulgour et de restes de légumes Simon va se reposer et je monte sur le pont profiter de l'air frais et écrire mon article.

Au fait nous avons repassé l'équateur cette fois dans le sens sud nord. Je ne m'en suis aperçu qu'après. J'ai bu l'apéro comme tous les soirs. Un p'tit verre de blanc mais j'en ai pas donné aux dieux, faut pas exagérer, ni dieu ni maître. Non mais! Si toute fois des soutiens souhaitent s'exprimer en joignant le geste, à la vôtre. Même s'il est cuiteur ce passage.

Nous sommes presque à l'embouchure de l'Amazone qui s'étend sur 180 miles nautiques sur la côte. Une journée de navigation, ça laisse rêveur.

Ce soir le vent forcit comme tous les soirs.

Je vais me coucher dans un lit incliné et sautillant.

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