Ce matin réveil en fanfare, Simon m'appelle un peu avant 6h, la grand-voile s'est affalée. Apparemment la réparation que j'ai faite à Horta a cédé. Le fil a surlier a été sectionné par la poulie.Il fait 'uit, nous ne savons pas si la drisse de grand-voile est tombée dans le mât ou si la surépaisseur l'en à empêché. 'pus prenons à contre-coeir la direction du port le plus proche sur Sao Miguel. En cherchant sur Nabvionic, notre logiciel de gps, il s'agit de Povoaçoa a une quinzaine de miles d'où nous sommes.

Nous y arrivons vers 9h après avoir longé des falaises abruptes, au pied desquelles, à l'occasion de langues de terre plus larges que la plage, se nichent des hameaux desservis par des routes à lacets impressionnantes taillées dedans.

Nos appels vhf restent sans réponse.

Le petit port est très beau, peu frequenté mais très accueillant. L'entrée est étroite et un bout de ponton flottant nous tend ses taquets juste à l'entrée. Nous nous y attachons sans difficulté et nous préparons la montée au mât de Simon

Peu après le début, une dame vient nous voir. C'est la responsable de la Marina qui s'enquiert de nos intentions.Je lui explique notre mésaventure et lui demande la permission de rester 2 heures le temps de réparer. Elle nous l'accorde et nous invite à aller la voir si nous avons besoin de quoi que ce soit. Simon parvient de justesse à attraper la drisse et la fait redescendre. Je la fixe au balcon et fait aussitôt redescendre Simon.

Il va voir la responsable de la marina pour lui demander la permission de remplir le réservoir d'eau. Elle lui dit qu'il peut prendre de l'eau et se brancher à l'électricité et lui offre même une bouteille de 5l d'eau de source qu'il décline vu que nous n'en manquons pas. Pendant ce temps, je défait tout ce que j'avais fait à Horta et je fixe la drisse sur la voile avec un noeud de chaise. Je vide un bidon de 20l de carburant dans le réservoir et je prépare la poubelle pour la mettre dans un bac avant de partir. Simon répare à la recherche d'une boulangerie pendant que je fais le plein d'eau et que je jette la poubelle. Dès son retour, il vérifié par prudence le noeud qui tient la voile et nous largons les amarres pour reprendre notre route , il est 11h.

Au début, le vent est de face et faible, une fois l'abri des hautes falaises dépassé, c'est un vent à 20 noeuds et plus qui nous assaille. Nous rembobinons le génois car la gite est très forte et nous avançons à11-12 noeuds. Puis nous prenons 2 ris dans la grand voile en nous mettant au près déroulant un peu de génois et en lâchant la grand voile qui fasseille étant alors face au vent. Une fois les ris pris, nous reprenons notre cap à la même vitesse mais avec moins de gite. La grand voile est moins en souffrance.

Simon va se reposer dans sa cabine n'ayant que très peu dormi cette nuit. Lorsqu'il revient, c'est a mon tour d'aller me reposer dans le carré. A17h quand je remonte dans le cockpit, nous avançons toujours à 10 noeuds. La mer est agitée. Le diner est moins sportif qu'à midi où j'avais mis des assiettes plates peu après la sortie du port quand c'était calme. La j'ai mis des bols pour manger un reste de côté de boeuf de midi et des patates.

La nuit s'annonce agitée, avec 2vris à la grand voile et un génois réduit au quart, on peut encore enlever le génois. Sinon 8l faudra prendre le dernier ris si le vent se renforce dans la nuit. Malgré l'impression de vitesse, nous n'avançons pas si vite que ça ,bdepuis notre départ à 11h nous avons fait 43 noeuds à 19h30 5 noeuds de moyenne. Le loch semble nous mentir, pourtant le gps indique des vitesses de 7 à 8 noeuds, ment-il aussi ?

Apparemment nous arriverions au point a 1h du matin. Bon! L'important c'est d'arriver entier à Gibraltar, nous avons de quoi tenir 15 jours, nous en avons mis 30 pour 3000 miles des Bahamas aux Açores et c'est un record de lenteur. Nous ne devrions pas en mettre plus de 10 pour les 1000 miles qui nous séparent du détroit.

Ça sent fort la fin de l'aventure, le quotidien pointe son nez, il va me falloir une période de transition

Le temps gris depuis ce matin, à quelques éclaircies près, me ramène aux automnes pluvieux du Montceau alors qu'il y a des périodes de canicule ces temps ci!!! Je suis dans un espace temporel perturbé.