Journée reparation du pilote, dès le petit déjeuner et la toilette passés, je m'installe dans le coffre tribord pour démonter la pompe hydraulique en suivant les conseils de Christian. Je me sens aussi à l'aise que Toutankhamon dans son sarcophage. Entre tour de rein, éraflures de la peau de la main, chocs0 aux endroits improbables, clefs qui disparaissent au fond du coffre sous des tonnes de matériel, chaleur qui vous transforme en fontaine, ce n'est que du plaisir. Vous bennissez les ingénieurs qui se sont ingéniés à vous rendre toute intervention galérique.

Bref vers 11h 30, la bête est sortie. Moi aussi par la même occasion. Je dépose l'engin, pas suffisamment purgé, dégoulinant d'huile, dans une cuvette et vu mes doutes, je décide d'attendre Christian pour démonter la suite. Je prépare le repas de midi et nous passons à table. Après un temps de repos, je vais vider les poubelles et en passant regarde où en sont nos amis. Le bateau est vide, sieste ou sortie, peu importe. De retour sur Aventurine et après quelques reflexions je commence à démonter la pompe. Les vis sont peu accessibles, merci les ingénieurs, j'y laisse un peu de peau de doigts. Mais à l'ouverture, bingo, le diagnostique de Christian était le bon. La goupille, qui attache 2 axes l'un dans l'autre reliant ainsi le moteur électrique et la pompe hydraulique est cassée Du coup l'huile ne circule plus dans le vérin qui ne commande plus la direction.

Simon part au magasin du shipchandler du port pour acheter la pièce. Quelques temps après il me demande par téléphone si c'est important que la pièce soit creuse ou non. N'en sachant rien, j'appelle Christian et lui pose la question. Apparemment c'est une pièce qui fait ressort elle doit être creuse et fendue. Je le signale à Simon. Christian me rejoint et m'aide à finir de démonter. Simon revient et demande la pièce où il y a l'axe qui rentre dans l'autre partie creuse. Il l'emmène au magasin et revient plus tard avec une goupille pleine faite sur place et qu'on lui garantie ne pas pouvoir bouger. Nous remontons le tout. Je rejoint mon copain Toutank, on fait momie-momie, et c'est un coup de bol que je ne ressorte pas du coffre couvert de bandelettes trempées dans du mercurochrome.Il est 17h30, la bête est remontée. Encore faut il purger tous l'ensemble de l'air qui s'est insinué dans le circuit. Des purges pires qu'en URSS, j'en suis tout huilé moi-même, bien que pas élu. Par contre si la pompe marche maintenant, elle fait preuve d'une anarchie qui n'aurait pas rebuté la bande à Bonnot. Elle ne répond pas à la commande telle que nous l'attendons.

Une fois tout cela effectué, je lâche Tout.. en amont d'une douche dégraissante, non sans avoir fait cuire, auparavant, quelques gougères pour l'apéro dînatoire, sur le bateau de Christian et Than, auquel nous avons été conviés.

Pendant l'apéro dînatoire, Christian nous explique que le moteur de la pompe tourne à l'envers. Nous devons vérifier les branchements au panneau de commande dans le bateau. Nous verrons cela demain. Simon s'engage à payer le champagne si l'autopilote fonctionne. Il aura alors , si ça fonctionne, et moi aussi d'ailleurs, économisé près de 400€ de réparation. Mais ne construisons pas de châteaux en Espagne, attendons de voir. De retour au bateau, je m'installe au frais sur le cockpit, le vent souffle plutôt fort depuis les 18h par rafales. Il a changé de direction et ressemble plus à un thermique de la mer vers la terre. Demain nous essaierons de rendre le pilote obéissant: n'est pas éducastreur qui veut. En attendant, j'aurai peut être la chance de passer une deuxième nuit entière de sommeil d'affilée.

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