Nuit calmissime, nous avons du mettre 2 fois le moteur pour recharger les batteries. Le vent nous pousse toujours a 2 noeuds et le temps s'allonge insupportablement. Ce matin, le bateau a eu une petite érection vellique qui nous a propulsé pendant 30 secondes à 3 noeuds .

L'océan est languissant, les vaguelettes me font penser au fleuve Maroni à marée montante.

Nous sommes à 250 miles nautiques de Horta. En temps normal ce serai 2 jours de navigation, là il faut plutôt penser à 4 ou 5 jours. Il doit nous rester environ 25 l de gazoil soit 13h de moteur à bas régime. Il faut déduire quelques litres pour l'entrée au port et une quantité suffisante pour ne pas désamorcer le moteur, autant dire qu'il nous reste peu a utiliser. Il va falloir être plus économique, peut être barrer plus souvent.

Simon se lève avec une idée. Il veut remettre le génois endraillé avec le même système que la trinquette pour avoir plus de surface voilée. Problème : il

Est bien plus long que la trinquette et aucun système n'est prévu pour le raccourcir. Il faudra rouler le sur plus de voile avant de fixer les écoutes et le point d'amure. Autre soucis, pour le faire il faut hisser la voile qui va prendre le vent, même si il n'y en a pas beaucoup, ça devient difficile à gérer.

Pour lutter contre la déprime et s'occuper, après avoir barrer 2 à 3 h, nous nous lançons dans l'opération.

D'abord abattre et ranger la trinquette, puis sortir et hisser le genois en même temps que nous l'endraillons autour de la vieille drisse puis rouler le surplus se servir d'une attache passée par dessus celle d'avant pour que ça ne se déroule pas et fixer le rouleau à la base de la voile utilisable avec un peu de garcette, enfin attacher les écoutes en les faisant passer sous les filières pour que le génois soit hors du bateau et fonctionne un peu comme un spi.

J'étais septique mais ça fonctionne pas trop mal, nous avançons à 5 noeuds en moyenne au lieu de 2, le moral remonte. Hier nous avons tout de même parcouru 90 miles, aujourd'hui nous devrions dépasser les 100 miles. Si ça fonctionne, nous pourrions réduire cette agonie d'une journée.

La journée est plutôt bonne, nous avançons toujours a 4-5noeuds et si les conditions météorologiques se maintiennent comme prévu nous avons une chance d'arriver lundi aux Açores.

De plus nous avons vu de loin des baleines : leurs nageoires dorsales, leurs queues, et les gets d'eau sortant de évents. En plus de 6000 miles sur l'océan, ce dont les premières qui se montrent.

Du coup le moral est meilleur, même si nous restons sur nos gardes et continuons le rationnement. Nous avons bu une bière pour bien finir cette bonne journée.

Après le repas le vent tombe un peu avant de reprendre avec l'arrivée des nuages. Le ciel est complètement couvert. Nous essayons de remettre le cap Horn qui a fonctionné une bonne partie de l'après-midi permettant une recharge des batteries.

. vent tournant légèrement, nous changeons le génois de côté, ce qui demande pas mal de travail, une fois fait nous retenons les drisses qui maintiennent le mât vers l'avant. Une fois le bateau stabilisé nous essayons de mettre le cap Horn pour économiser encore de l'énergie.

Le cap Horn fonctionne mais nécessite quelques réglages pour aller au bon cap.

Tout le temps où il nous satisfera, il nous permet de sursoir à la charge des batteries par le moteur.

Il est 20 heures, Simon vérifie le bon fonctionnement du régulateur d'allure avant d'aller se reposer pour prendre son quart ensuite. J'espère que demain tout ira encore bien.