Le reveil est moins difficile que prévu. Aucun moustique n'est venu troubler le sommeil. Le petit déjeuner est servi à 7h30.

Le temps déranger nos affaires nous partons à 9h . Nous atteignons rapidement le premier saut du fleuve le saut HetminaLa pirogue serpente sur le fleuve suivant untracé invisible pour le profane. Parfois la puissance du moteur est sollicitée pour prendre de l'élan et passer un obstacle pendant que le piroguier à l'arrière soulève le lourd moteur pour ne pas le cogner et le remise juste après pour lutter contre le courant . D'autre fois c'est Ouido à l'avant qui pagaie pour éviter les rochers ou les arbres qui poussent au milieu du fleuve et qui indique par des gestes à Chéné ce qu'il doit faire.Passé le Saut Hermina nous faisons un arrêt à Providence. C'est un village boushinengué avec une école importante.

A

Séké nous explique que les enseignants qui viennent ici bénéficient de conditions salariales avantageuses car personne ne veut venir s'installer dans ce trou perdu, même le enseignants d'origine bushinengué. Ce sont généralement des metropolitains qui viennent pour une ou 2 années. La traversée du village pour monter vers l'école est édifiante societalement.

A midi nous nous arrêtons a la confluence du Tapanahony qui s'enfonce dans le Suriname vers la montagne sacrée, site touristique et du Lawa qui continue de séparer les 2 pays et qu'on appelle par erreur le Maroni. La naissance du Maroni c'est la confluence de ces 2 rivières.


Nous assistons à la préparation du couac, sorte de semoule de manioc. La farine est cuite longuement (1h) dans un grand récipient rond tout en étant remuée en permanence à l'aide de raclettes en bois.

Le couac est un peu sec et tient bien au ventre comme tout ce qui se fait à base de manioc ( en tout cas par des personnes qui savent le cuisiner). Pour tout savoir sur le manioc il y a un bon article dans wikipédia qui permet de comprendre pourquoi nous avons été malade après avoir mangé ma préparation.

Une baignade dans le fleuve nous rafraîchit et permet à Séké et Ouido de préparer le repas que nous mangeons sur la plage.En chemin vers Grand Santi, Séké nous montre une "grande montagne" face au fleuve sur le territoire du Suriname. Sur celle-ci se trouvent des gisements oriféres et de pierres précieuses (diamants) trés productifs dont l'exploitation a été vendue à une société Canadienne. 3000 personnes y travaillent.Nous arrivons a Grand Santi 2eme plus gros bourg après Maripasoula de la région.Dans un arbre face à la boutique ci dessus se repose un perroquet de toute beautéA côté de la gendarmerie, des panneaux indicateurs sont cloués sur un poteau téléphonique ils indique la ville d'origine des gendarmes affectés ici. On y voit des noms de notre région (Mâcon, Roanne, Dole...).sur le fleuve nous revenons en arrière au village de N'Djuka Belicampoe qui est autre que le village natal de Séké qui fête son anniversaire ce jour de surcroît.Nous installons nos hamacs dans les carbets attribués.Je partage le mien avec la famille franco grec et ses trous enfants. Le plus jeune Orion ( prononcer orione sinon il vous passe un savon) m'a fait une piqûre de rappel sur la période des "pourquoi". Il a 5 ans et demi à un vocabulaire très étendu une bouille a faire craquer les plus endurcis. Il m'a adopté comme Papy Robert,. Il a voulu que son hamac soit a côté du mien.Nous devons aller voir le site d'orpaillages appartenant au frère aîné de Séké qui se trouve à 5mn de l'autre côté du fleuve. En attendant nous visitons informellement le village puis nous rejoignons le groupe le long des berges où un petit match de foot s'organise spontanément entre le ado et les hommes de la grande famille, pendant que les femmes achètent pour s'habiller local des sortes de paréo qui servent autant pour les hommes que pour les femmes et se portent de pleins de manières différentes. On les nomme calimbé pour les hommes et camisa pour les femmes.Toute la famille sera habillée tradition locale pour cette fête de Noël doublé de l'anniversaire de Séké.Avant d'aller sur le site nous aidons à la préparation de l'aperitifAu bord de la rivière Ouido est en train de défaire quelque-chose avec un grand couteau. Je pense que c'est du poisson et je vais ce que c'est. En fait il coupe de la viande rouge sur un carcasse, un morceau de peau couvert de poil noir posé a côté. Je lui demande si c'est du cochon-bois (sanglier local) il me répond que c'est du buffo. Je lui fais préciser si c'est du buffle sauvage et où il vit. Il me dit qu'il vit dans la forêt.Ouido ne maîtrise pas bien le français le lendemain Séké a rectifié en précisant que buffo en Bushinengué est le nom du tapir. Nous avons donc mangé du tapir au repas de Noël. Ouido découpe les morceaux, les rince dans la rivière un a un puis tous ensemble dans le faitout où il les a posés.Il les cuisine pendant que somme sur le site d'orpaillages.

C'est l'heure du départ vers le site d'orpaillages, il est 17h passé.edt un jeune de 13-14ans qui conduit la pirogue, la relève est en marche.Le site est proche.

De retour au village nous sommes attendu(e)s pour l'apéritif.L'atmosphère se détend et peu à peu villageois et touristes de côtoient pour fêtera ensemble anniversaire et Noël

La fête se termine un peu après minuit, il faut se lever demain matin pour continuer notre découverte du pays.