Nuit sans problème, j'ai profité de ce calme pour écouter Asaf Avidan, une voix éraillée, transgenre, un rock inspiré de Led Zeppelin un rythme qui s'accorde parfaitement avec celui de la mer cette nuit et une sensibilité exacerbée qui pousse à la rêverie. Ce fût un pur moment de plaisir.

Lorsque Simon part se reposer, un cargo se montre à l'horizon. L'A.I.S. ne nous signale rien. C'est un système de communication de positon, direction, vitesse et identité des navires ou avions. Normalement le bateau devrait apparaître sur l'écran. Mais là rien. Il est sur l'horizon, peut-être un peu loin. Il se rapproche peu a peu et l'alarme de met à donner. Elle fonctionne, c'est rassurant car la nuit nous sommes avertis si un bateau s'approche et que nous ne l'aurions pas vu.

Sur le matin le vent se renforce et la mer se forme. L'inconfort s'installe. Du coup la toilette est sportive sur le pont. Quand on est savonné pas moyen de se tenir ou de se rattraper avec les mains, mieux vaut être bien calé.

Après le petit déjeuner,nous prenons un ris dans la grand voile. Nous avons changé de cap en raison des prévisions météo, du coup vent de travers, au largue mais les vagues aussi nous assaillent de travers.

Je prépare un taboulé avec l'impression de le faire dans un char d'assaut en plein champs de bataille dévasté par les obus.

Avec la chaleur et l'humidité, le pain a moisi. J'ai du en jeter un et j'ai récupéré ce que j'ai pu de l'autre qui restait. Simon se met à la confection d'un pain pour les deux jours qui viennent.

Peu avant le repas nous avons la surprise de voir arriver dans les vagues toute une équipée de dauphins, sautant de vague en vague. Certains viennent jouer devant l'étrave, les autres s'éloignent mais ne sautent plus. Sont-ils venus saluer notre passage?

L'inconfort étant ce qu'il est, nous faisons repas du taboulé et d'un oeuf cuit dur mayonnaise sur le pont. Rien ne tiendrai sur la table dans le carré.

Une petite sieste s'impose avant de télécharger les derniers fichiers météo qui n'annoncent pas de gros changements.

Simon met son pain a cuire au four.

L'après midi se passe tranquillement, une petite visite de dauphins pour Simon. Pour ma part je suis allé à l'avant me

mettre à l'ombre de la grand-voile. Le soleil tape fort.

Pour essayer d'équilibrer le bateau nous prenons un 2eme ris. Nous faisons des essais ensuite de laisser avancer le bateau sans tenir la barre.

Quand il l'offe, c'est à dire qu'il se tourne vers la direction d'où vient le vent il faut choquer la grand voile, c'est dire qu'on relâche le cordage qui la rend. On peut aussi, dans le même temps border la. Voile d'avant qui a tendance elle a tirer dans le sens où va le vent ( a faire abattre). Quand le bateau abat en lâchant la barre, inverser les manœuvres sur les voiles jusqu'à ce qu'il tienne le cap voulu sans tenir la barre. Une fois fait nous avons mis en marche le régulateur d'allure cap Horn jusqu'à l'heure du repas.

Ce soir c'est conserves, saucisses haricots rouges. Puis nous préparons pour nos quarts. Simon s'allonge dans le carré, je suis sur le pont rêvassant et profitant de la douceur nocturne. Tout d'un coup le vent se lève, le ciel s'obscurcit, juste le temps de mettre à l'abri ce qui craignait dans le cockpit et de Choquer les voiles car le bateau gite de plus en plus( il penche fort sur un côté). Une averse torrentielle s'abat sur nous. Le poteau noir nous accueille. Tantôt des grains avec des vents violents (30 noeuds pour ce coup là) tantôt un manque total de vent. C'est le point de convergence des alizés du nord et de ceux du sud les uns soufflant du nord est, les autres du sud est. La rencontre est une zone instable.

La nuit sera sûrement moins tranquille.


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